Décentralisation, décrispation : le regard vers l’avenir

Augmentation substantielle de la Dotation générale de la décentralisation, l’organisation du Grand dialogue national, et mesures de clémence ont fait bouger les lignes.

Dans le discours du chef de l’Etat Paul Biya  à l’occasion de sa prestation de serment le 6 novembre 2018, il affirme qu’il s’est attentivement penché sur les frustrations et les aspirations de la grande majorité de ses compatriotes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Un bon nombre de réponses à ces préoccupations et à ces aspirations sera apporté dans le cadre de l’accélération du processus de décentralisation en cours, déclare-t-il. Avant de promettre que dans les meilleurs délais possibles, des mesures seront prises pour élargir le champ de compétences des collectivités territoriales afin de leur donner les moyens d’une plus grande autonomie.

Plus d’argent pour les communes

Dans cette perspective, l’augmentation  de la Dotation générale de la décentralisation au titre de l’exercice budgétaire 2019 est une avancée considérable. En effet, le 22 février 2019, le premier ministre, chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute, a signé un décret indiquant que le montant global des ressources affectées à la Dotation générale de la décentralisation au titre de l’exercice budgétaire 2019 est de 49,8 milliards de F CFA. Il s’agit d’une hausse substantielle quand on sait qu’au cours des années antérieures, cette Dotation était seulement d’environ 10 milliards de F par an. Avec la nouvelle donne, la Dotation générale d’investissement est répartie de manière égalitaire à hauteur de 100 millions de F par commune. Cet argent est destiné, précise le texte du premier minstre, au financement des projets communaux maturés, arrêtés d’accord parties par les communes bénéficiaires, le ministère chargé des investissements publics et le ministère chargé des collectivités territoriales décentralisées figurant dans le Journal des projets du ministère de la Décentralisation et du Développement local.

L’autre fait montrant la volonté d’accélérer le processus de décentralisation concerne l’adoption du cadre juridique en vue de la mise en place effective des Conseils régionaux. Ceci est observable suite à la promulgation par le chef de l’Etat, de la loi du 25 avril 2019 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi du 19 avril 2012 portant Code électoral. Puis, la loi du 25 avril 2019 fixant le nombre, la proportion par catégorie et le régime des indemnités des conseillers régionaux.

Désarmement et réinsertion

Par ailleurs, dans le cadre de  la recherche des solutions en vue de mettre un terme au conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le président de la République, dans un esprit de concorde nationale et pour éviter comme il l’a dit lui-même le recours à des mesures extrêmes, a décidé de créer un « Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration ». Cet organisme, placé sous l’autorité du Premier ministre, a pour mission d’organiser, d’encadrer et de gérer le désarmement, la démobilisation et la réintégration des ex-combattants de Boko Haram et des groupes armés du Nord-Ouest et du Sud-Ouest désireux de répondre favorablement à l’offre de paix qui leur a été faite. Il s’agit d’une  initiative qui offre une porte de sortie honorable à ces ex-combattants ainsi qu’une perspective de réinsertion sociale. Elle devrait permettre le retour au calme et à une vie normale.  Sur le terrain, ces Centres régionaux accueillent progressivement de nombreux ex-combattants qui acceptent volontairement de déposer les armes. Les efforts nécessaires sont déployés pour que ce processus soit pleinement opérationnel.

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