« Amener le monde entier chez nous et parler d’un sujet d’intérêt planétaire »

Vanessa Moungar, directrice du département genre, Femmes et société civile à la BAD.

La Banque africaine de développement (BAD), en partenariat avec d’autres institutions financières de développement des autres régions du monde et le gouvernement Rwandais, vient de faire tenir en Afrique le Global Gender Summit. Plusieurs milliards de dollars ont été mobilisés. Une part belle est destinée à l’épanouissement économique de la femme sur le continent. La rencontre de Kigali a été un rendez-vous d’actions financières concrètes. L’action positive pour le financement en faveur des femmes (AFAWA) va mobiliser trois milliards de dollars de prêts. Le portail numérique intitulé « 50 millions de femmes ont la parole » est déjà ouvert. Le directeur du département genre, Femme et société civile explique dans l’interview ci-dessus, les raisons de tels déploiements financiers par la BAD en faveur des femmes

 

L’Afrique vient d’abriter pour la première fois le Sommet mondial sur le genre. Quel était l’intérêt de la BAD à investir tant d’argent à l’organisation de cette rencontre sur le continent ?

La BAD fait partie du groupe de toutes les banques multilatérales de développement sur le genre à l’instar de la banque mondiale, la banque américaine, la banque asiatique. Tous les deux ans, ce groupe organise un sommet mondial sur le genre dans l’une des régions du monde. La tenue de ce Sommet en Afrique était intéressante pour la BAD parce que c’était l’occasion de créer une plateforme pour amener le monde entier chez nous et parler d’un sujet d’intérêt planétaire sur lequel on a beaucoup à apprendre de l’Afrique. Et l’Afrique a aussi à apprendre des autres régions. L’utilité de ce Sommet est de partager les meilleures pratiques d’ici et d’ailleurs et faire avancer les choses plus vite, mais aussi obtenir davantage des investissements à l’égard des femmes en Afrique. Il y a beaucoup d’initiatives qui ont été lancées, beaucoup d’argent mobilisés. Beaucoup de partenaires et de sponsors nous ont accompagnés pour le succès de cet événement. Plus qu’autre chose, la quatrième édition du Sommet mondial sur le genre a permis à la BAD de créer une plateforme en Afrique sur la question d’élimination des barrières sur l’autonomisation de la femme et augmenter la visibilité du continent sur d’autres sujets débattus.

Comment faire pour que la femme qui est la cible visée soit atteinte, car cibler c’est une chose, intéresser et atteindre la cible est une autre ?

Permettez-moi de vous parler du programme d’action pour les financements en faveur des femmes. Cela fait des dizaines d’années que les banques de développement se battent pour l’accès aux financements des PME dirigées par les femmes et des jeunes. Tout ne marchait pas toujours comme on souhaitait. Il y avait beaucoup de récriminations de leurs parts. Elles se plaignaient d’être mal reçues dans les administrations bancaires où on les traitait comme une cible très risquée. Elles n’arrivaient pas à se faire comprendre. La situation était pire pour celles qui avaient des activités dans le secteur informel. Les banques estimaient qu’elles n’ont pas assez d’informations et de données sur leur créneau de business. Bien plus, beaucoup de pays africains ont encore des lois trop restreintes par rapport à l’épanouissement économique des femmes. Ici certaines n’ont pas le droit d’hériter, là, elles n’ont pas accès à la terre, là encore, elles n’ont pas le droit à la propriété. Il existe des pays où la femme ne peut pas ouvrir un compte bancaire sans autorisation. Tout cela forme autant de barrières par rapport à l’accès au financement de la femme et sa participation économique.

En quoi le programme AFAWA...

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