Femmes battues : aux sources du mal

Le phénomène s’est enraciné dans notre société, avec de nombreuses victimes qui peinent à se reconstruire.

Le visage tuméfié et les côtes cassées par les coups de poing de son conjoint, Fadila M., enseignante, sort petit à petit de sa torpeur. Une violence de plus, cette fois de trop qui aurait pu l’envoyer droit au cimetière. Il y a une semaine, la jeune femme âgée d’à peine 28 ans et mère de deux enfants, installée au quartier Melen à Yaoundé, a subi pour la énième fois la colère de son compagnon. Ils sont en couple depuis cinq ans. L’homme digère mal la perte de son emploi survenue depuis quelque temps. « Tout va mal depuis qu’il est au chômage. Ça fait pratiquement un mois qu’il ne donne plus l’argent de la ration. Il ne cherche pas à savoir si les enfants ont mangé ou pas. Et à chaque fois que je me plains, il me roue de coups. Sauf que cette fois, j’ai failli perdre la vie. La dernière fois, il a pris ma tête entre ses mains et s’est mis à la frapper au sol et j’ai perdu connaissance », raconte la miraculée en pleurs et visiblement encore sous le choc. Fadila M. vit pour le moment chez sa soeur aînée et n’envisage pas de regagner son domicile conjugal de sitôt. La jeune femme avoue que son couple a commencé à battre de l’aile il y a un an, lorsqu’elle est tombée enceinte de leur deuxième enfant. « Cette grossesse l’a rendu furieux. Ce n’était pas le moment de concevoir un autre enfant. D’où le début de ces violences physiques. Une nuit alors que j’étais enceinte de quatre mois, il m’a battue jusqu’à ce que je m’évanouisse, me provoquant des saignements du nez. Heureusement que par la suite, les médecins m’ont assuré que le bébé se portait bien », raconte la jeune femme. Malgré toutes ces maltraitances, elle est restée auprès de son conjoint pour sauver l’honneur de son foyer. Aujourd’hui, elle est décidée à préserver sa vie et à mettre un terme à cette relation. « A chaque fois que le calme revient, il me promet de changer. Et à chaque fois, il me fait subir les mêmes atrocités. Le tout couronné par les violences sexuelles. C’est fini, je n’en peux plus, je demande le divorce », indique notre interlocutrice.

Amandine P., une jeune cadre dans une entreprise de la place a vécu le même calvaire, à une exception près : elle a pu sauver son ménage. « Il ne se passait pas un mois sans que je ne subisse la fureur de mon mari. Pour lui, la femme ne devait pas tenir tête à son époux et donc, quand j’étais en désaccord avec lui, il me « rectifiait le portrait», comme il aime bien le dire. Il a tellement été violent une fois avec moi que je me suis réveillée à l’h&oci...

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