Accord de Paris sur le climat: le PM mobilise le gouvernement

Le communiqué final rendu public à l’issue du séminaire gouvernemental présidé jeudi par Philemon Yang.

Sur les très hautes instructions du président de la République, le Premier ministre, chef du gouvernement, MonsieurPhilemon Yang, a présidé ce jeudi 24 novembre 2016 à partir de 09h dans le bâtiment principal abritant ses Services, un Séminaire gouvernemental consacré à l’appropriation de l’Accord de Paris sur les changements climatiques. Y ont pris part, les ministres d’Etat, les ministres, les ministres délégués ainsi que les secrétaires d’Etat. L’ordre du jour de ces assises était articulé autour des points suivants :  
 1. un exposé du ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable sur « les lignes directrices de la Contribution Déterminée au plan National en matière de lutte contre les changements climatiques et les principales conclusions de la ‘‘Conference of Parties’’ (COP) 22 » ; 
2. un exposé du ministre des Forêts et de la Faune sur « la problématique de la préservation du bassin du Congo » ; 
3. un exposé du ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures, chargé des Relations avec le Commonwealth sur « les aspects juridiques et diplomatiques relatifs à l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris sur les changements climatiques » ; 
4. un exposé du ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, chargé de la Planification sur « la stratégie de restauration et de sauvegarde du bassin du Lac Tchad ». En ouvrant les travaux par une communication spéciale, le chef du gouvernement a insisté sur le devoir de collaboration et d’esprit d’équipe qui doit exister au sein des départements ministériels, avant de rappeler les très hautes directives du chef de l’Etat prescrivant une plus grande rigueur dans la signature des instruments juridiques comportant des engagements pour le Cameroun. Le Premier ministre a également demandé à tous les membres du gouvernement de s’assurer au quotidien du respect du bilinguisme, consacré dans la Constitution et matérialisé par l’Instruction présidentielle du 30 mai 2016 relative à la préparation, à la signature et à la publication en version bilingue des actes officiels. Prenant la parole après la communication du chef du gouvernement, le ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable a fait savoir que la Contribution Déterminée au plan National (CDN) a pour objectif de réduire de 32%, à l’horizon 2035, les émissions de gaz à effet de serre du Cameroun, en privilégiant le renforcement de la résilience aux changements climatiques et la mise en cohérence des politiques sectorielles.  Pour atteindre cet objectif, le Cameroun s’est engagé à (i) améliorer la gestion durable des forêts, la conservation de la biodiversité et la mise en cohérence du système foncier grâce aux plans de zonage ; (ii) intégrer 25% d’énergies renouvelables dans le bouquet énergétique par l’augmentation de la biomasse (7%), de la micro-hydro (11%), du solaire (6%) et de l’éolien (1%) ; (iii) développer des offres de transport bas-carbone ; (iv) renforcer la performance énergétique à travers l’introduction des normes thermiques de construction et de rénovation des bâtiments. Afin d’accompagner ces initiatives, le Gouvernement entend bénéficier de l’appui de ses partenaires en termes de financement, de renforcement des capacités et de transfert de technologies. 
Evoquant les principales contributions de la COP22 qui s’est récemment tenue au Maroc, le ministre de l’Environnement a souligné l’engagement des parties à mobiliser une enveloppe de 100 milliards de dollars USA d’ici 2020 pour le financement des projets de développement durable, ainsi que la création de trois commissions couvrant les zones géographiques du Sahel, du bassin du Congo et des Etats insulaires.  Intervenant à sa suite, le ministre des Forêts et de la Faune a indiqué que le bassin du Congo couvre six pays (Cameroun, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Guinée équatoriale et Gabon) et représente 70% de la couverture forestière de l’Afrique. En dépit des efforts de la Commission des Forêts d’Afrique centrale (COMIFAC) pour préserver cet important réservoir de la biodiversité, le bassin du Congo demeure confronté à de nouveaux défis tels que le développement des infrastructures, l’urbanisation non maîtrisée, l’expansion démographique, la mise à disposition des terres pour l’agriculture industrielle et l’exploitation minière. Dans la perspective d’une gestion durable des forêts à l’aune de l’Accord de Paris, le ministre des Forêts et de la Faune a mentionné la révision du « Plan de convergence » définissant les stratégies d’intervention des pays de la sous-région en matière de conservation et de gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale. Ses principaux axes de concentration se rapportent à l’harmonisation des politiques forestières et environnementales ; la conservation de la diversité biologique ; la lutte contre les effets du changement climatique et de la désertification.     Prenant à son tour la parole, le ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures chargé des Relations avec le Commonwealth a d’emblée fait savoir qu’après la signature de l’Accord de Paris le 22 avril 2016 et sa ratification par le Président de la République le 12 juillet 2016, le Cameroun a déposé ses instruments de ratification au Secrétariat Général des Nations Unies le 29 juillet 2016, devenant à cette date le 21ème Etat Partie. Au 03 novembre 2016, 193 Etats Parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques avaient déjà signé cet Accord dont l’entrée en vigueur est fixée en 2020 et 110 d’entre eux l’ont ratifié.   S’agissant des implications juridiques et diplomatiques relatives à l’entrée en vigueur de l’Accord en question, le ministre a souligné qu’il consacre le principe de responsabilités communes mais différenciées, eu égard aux situations nationales de référence. A ce titre, pour les pays en développement à l’instar du Cameroun, l’Accord prévoit (i) un appui financier des pays développés et des institutions spécialisées des Nations unies pour le respect de leurs obligations conventionnelles ; (ii) la mise en place de différents mécanismes de concertation permettant de garantir le transfert de technologies ainsi que le renforcement des capacités des acteurs nationaux. En contrepartie, les pays en voie de développement s’engagent à (i) communiquer tous les 05 ans, sous réserve d’une modification ultérieure de cette périodicité, leur Contribution Déterminée Nationale au titre de la réalisation des objectifs de l’Accord ; (ii) produire un rapport national d’inventaire de leurs émissions de gaz à effet de serre ; (iii) élaborer une stratégie de développement à long terme à faible émission de gaz à effet de serre ; (iv) prendre des mesures en faveur de l’éducation, la formation, la sensibilisation, la participation du public et l’accès des populations à l’information dans le domaine des changements climatiques. La mise en œuvr...

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