Espaces marchands : dangereuse insouciance

Malgré les restrictions du gouvernement, plusieurs marchés de la ville de Yaoundé ignorent les règles.

7h, samedi matin au marché du Mfoundi. Ça va dans tous les sens. Cris des commerçants, circulation des véhicules, camions, brouettes, ménagères. C’est le jour du grand marché, et tout se passe comme à l’accoutumée. Personne ne semble conscient de la menace du coronavirus. On se salue par des bises, on se fait de grandes accolades, on tousse, se mouche ou éternue sans se préoccuper de l’entourage. Dans le coin fruits, tout est posé à même le sol. Pastèques, ananas, avocats, mangues, sont chargés de mouches. Pour les vendeurs, la présence de ces insectes témoigne de la bonne qualité du fruit. Pour s’en assurer, les clientes demandent à goûter. « Donne-moi comme ça. Tu as déjà entendu où que le Noir meurt de la saleté ? », lance une cliente. Sans s’assurer d’un lavage préalable, elle mange et en donne au jeune garçon qui l’accompagne. C’est la même réaction observée auprès des autres clientes. 
Dans ce capharnaüm, difficile de circuler. Brouettes, camions et piétons obstruent les allées, chacun cherche sa voie. Les manutentionnaires eux, déchargent les marchandises. En sueur, ils ne se gênent pas de s’éponger le front et lancer les goutelettes de transpiration en l’air. Non loin, une commerçante réagit vivement à ce geste : « Regardez- moi un broussard ! Tu ne peux pas faire attention, tu verses ta sueur sur qui ? Vous n’entendez pas cette affaire de coronavirus ? Comme vous pensez que c’est un jeu », s'indigne la commerçante. Avec respect, le jeune homme présente ses excuses et poursuit sa tâche. Des commerçantes approchées sur la question des mesures d’hygiène à respecter disent être au courant, mais difficile de les observer. « On va faire comment ? Vous-mêmes regardez ce qui se passe. La simple manipulation de l’argent nous expose, mais on n’y...

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