Evènements de Bamenda et Buea: « Le gouvernement dénonce les informations mensongères »

L’intégralité du propos liminaire du ministre de la Communication lors de son point de presse vendredi dernier à Yaoundé.

« Mesdames, messieurs les journalistes
Je vous souhaite à toutes et à tous une chaleureuse bienvenue à l’occasion de cet échange auquel je vous ai conviés, afin que nous débattions d’une actualité de la plus haute importance. En effet, le Département d’État américain vient de publier un communiqué de presse faisant état d’atteintes diverses aux libertés fondamentales au Cameroun, notamment dans la gestion des manifestations à Bamenda et à Buea. Dans le souci d’une information exacte de l’opinion publique nationale et internationale sur les allégations y contenues, le Gouvernement camerounais tient à rétablir la vérité sur certains faits. S’agissant de l’action des pouvoirs publics dans le cadre de la gestion des récentes manifestations survenues à Bamenda et à Buea, le Gouvernement s’est attelé à maintenir le dialogue et la concertation, dans le but de trouver des solutions appropriées aux revendications des avocats et des enseignants d’expression anglaise. Sous ce registre, des mesures appropriées ont été prises, en l’occurrence :
- la visite de travail à Bamenda du Premier ministre, Chef du gouvernement, du 25 au 27 novembre 2016, à l’effet de discuter avec les représentants des avocats et des enseignants;   
- la création, par le Premier ministre, Chef du gouvernement, d’un comité interministériel chargé d’examiner les problèmes des enseignants ;
- l’ouverture des négociations sectorielles, à la diligence respective du Ministre d’État, ministre de la Justice, Garde des Sceaux d’une part, et du ministre de l’Enseignement supérieur d’autre part.
Le Premier ministre, Chef du gouvernement, a en outre annoncé :
-la création d’un comité ad hoc, présidé par son directeur de Cabinet, pour régler les préoccupations exprimées par les enseignants d’expression anglaise ;
- l’octroi d’une dotation spéciale de deux milliards de F aux établissements d’enseignement privé laïc et confessionnel ;
- le recrutement spécial de 1 000 jeunes diplômés de l’enseignement supérieur et technique, parfaitement bilingues.  
Dans le même temps, le ministre, secrétaire général de la présidence de la République a, sur très hautes instructions du chef de l’État, procédé le 28 novembre 2016 à la réception des versions anglaises du Traité et des Actes Uniformes OHADA, qui constituaient l’une des revendications fortes des avocats. Ces textes ont été transmis au ministre d’État, ministre de la Justice, Garde des Sceaux, qui les a solennellement remis au bâtonnier de l’Ordre des avocats.  Par ailleurs, à l’Université de Buea, les pénalités liées au paiement tardif des droits universitaires ont été levées et les diligences sont en cours pour le paiement de la prime académique à l’excellence. Au plan sécuritaire, les autorités administratives et les forces de maintien de l’ordre ont fait preuve de retenue et de professionnalisme dans la gestion des manifestations de Bamenda et de Buea, dans le strict respect de la loi et des engagements internationaux du Cameroun en matière de droits de l’Homme. Des enquêtes sont diligentées sur les cas d’exactions signalés et les mesures disciplinaires appropriées seront prises si ceux-ci s’avèrent exacts.
Mais de manière générale, le Cameroun rappelle que dans tout Etat de droit, il est de la responsabilité première des pouvoirs publics de veiller au respect de l’ordre et de la sécurité.  
L’exercice par les citoyens de leurs droits, à l’instar du droit de grève, se fait dans les conditions fixées par la loi. Sur ce plan, l’action des forces de maintien de l’ordre ne saurait être mise en parallèle avec celle de personnes ayant délibérément enfreint la loi et s’attaquant aux citoyens et à leurs biens ou encore aux biens publics. Sous ce rapport, le gouvernement souligne que les forces de maintien de l’ordre ont été à maintes reprises agressées. Les coupables de tels actes s’exposent à des poursuites devant les tribunaux et auront les sanctions qu’ils méritent.
Concernant à cet égard le bilan des récentes tensions sociales à Bamenda, le Gouvernement camerounais déplore une vingtaine de blessés et un décès, un vigile tué par des vandales faisant usage d’une arme artisanale. Cet assassinat est par ailleurs à rapprocher de celui perpétré il y a quelques semaines contre un gendarme à Bangolan par une arme artisanale. Le gouvernement camerounais condamne de la manière la plus sévère ces actes odieux, qui ne resteront pas impunis. L’on note au total qu’il est injustement reproché aux forces de maintien de l’ordre des exactions non avérées, alors même que des agressions contre lesdites forces et même la mort d’un gendarme sont passées sous silence.  
Sur un autre plan, les allégations relatives à des peines de dix ans de prison infligées à des jeunes pour avoir échangé des messages textes se référant à Boko Haram, sont infondées. En effet, l’instruction publique de cette affaire, en conformité avec la loi sur la répression du terrorisme, avait conduit à la relaxe de deux des trois mis en cause. Le dernier concerné, condamné à onze mois d’emprisonnement le 22 février 2016 pour propagation de fausses nouvelles, a été depuis lors remis en liberté. Le gouvernement camerounais réaffirme donc son attachement profond à l’exercice en toute sérénité des libertés politiques.  
S’agissant notamment de la préoccupation relative à l’interpellation des militants d’une formation politique mentionnée dans le communiqué de presse du Département d’État, il convient de relever avec force que dans tous les pays, l’organisation des réunions publiques est encadrée par des règles de droit dont le respect s’impose à tous. Nul ne saurait se soustraire à l’exigence de se conformer strictement aux dispositions légales et réglementaires en la matière, en arguant d’un quelconque statut particulier.
Au demeurant, lesdits militants ont été tous relâchés après i...

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