Cameroun-Guinée équatoriale : la moisson fructueuse de Malabo

L’accord signé il y a deux jours entre les deux pays devrait sonner le glas des tensions et des incompréhensions enregistrées ces dernières années au niveau de la frontière terrestre.

C’est avec le sentiment du devoir accompli que le ministre délégué à la présidence, Joseph Beti Assomo qu’accompagnaient son collègue des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella et le chef d’état-major des armées, le général de corps d’armée, René Claude Meka a regagné Yaoundé mardi soir. La délégation camerounaise missionnée dans la capitale équato-guinéenne par le président de la République, Paul Biya, pour parachever les concertations entamées à Yaoundé trois semaines plus tôt avec la partie équato-guinéenne a eu l’insigne honneur d’être reçue en audience au Palais du Peuple à Malabo par le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Ces rencontres bilatérales ont été instruites par les deux chefs d’Etat du Cameroun et de la Guinée équatoriale à la suite de multiples incidents et malentendus enregistrés  au niveau de la frontière terrestre entre les deux pays. L’accord signé mardi dernier à Malabo comporte d’importantes clauses, entre autres, l’échange d’informations et du renseignement, la lutte concertées contre toutes les formes de trafic transfrontalier, la protection conjointe de l’espace maritime, aérien et terrestre commun, la priorisation du dialogue pour régler les incidents frontaliers, l’implémentation des dispositifs de coordination des patrouilles et exercices militaires conjoints avec les forces stationnées des deux côtés de la frontière et le droit de poursuite transfrontalier autorisé et encadré. Il pourra davantage contribuer au renforcement de la longue et étroite coopération entre les deux pays.
Priorisation du dialogue pour régler les incidents frontaliers
Même si l’accord n’a pas fait l’objet d’une publicité parce que traitant des questions de défense et de sécurité, l’on sait que le processus qui a abouti à sa signature a été déclenché par certains incidents malheureux enregistrés au niveau de la frontière terrestre entre les deux pays. Tout commence quand la Guinée équatoriale réalise sur le tracé de la frontière une route bitumée le long de laquelle, elle a entamé un terrassement et entreposé des pierres pour la construction d’un mur de séparation et des miradors. Non seulement ces chantiers étaient de nature à compromettre le principe de la libre circulation des personnes et des biens acté depuis quelques années dans l’espace CEMAC, mais ne respectaient pas le tracé de la frontière. C’est le déploiement des éléments du 11ème bataillon d’infanterie motorisée dans la zone querellée qui a mis un coup d’arrêt à ces velléités. Par ailleurs, l’on a enregistré courant août 2019, des incursions de certains éléments de l’armée équato-guinéenne en terre camerounaise où ils ont de manière unilatérale déplacé la borne coloniale qui matérialise la frontière. En octobre 2019, les autorités équato-guinéennes ont également décidé de la fermeture de la frontière alors que la balance commerciale reste fortement déséquilibrée du côté de Malabo. Les autorités camerounaises ont par ailleurs déploré également l’arrestation et la détention en Guinée équatoriale des commerçants camerounais qui opèrent entre les deux pays. De leur côté, les responsables de ce pays voisin évoquent les tracasseries et certaines pratiques peu orthodoxes dont sont victimes leurs ressortissants de la part de la police camerounaise. Toutes ces dérives seront désormais encadrées par l’accord qui privilégie le dialogue pour régler ce genre d’incidents et d’incompréhensions.
Droit de poursuite et lutte contre t...

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