« La réorganisation de l’hôpital s’est déjà faite »

Dr Daniel Ekoua, directeur de l’Hôpital de district de Biyem-Assi à Yaoundé.

La pandémie de Covid-19 a énormément impacté le système sanitaire national, notamment à travers la forte pression sur les capacités d'accueil et les plateaux techniques. Peut-on dire que la sortie de la crise sera une opportunité vers de nouveaux fondements pour la santé ?

Au terme de toute pandémie de l’ampleur du Covid-19, l’on en sortira avec un renforcement du système de santé. Car, toutes les mesures qui ont été prises dans le cadre de la protection et du contrôle de l’infection profiteront à tous ceux qui seront dans un environnement hospitalier. La lutte contre la pandémie de Covid-19, surtout comme elle a été organisée au Cameroun avec le renforcement sur le plan quantitatif et qualitatif tant du personnel que des infrastructures, que sur le plan de la prévention que du traitement de la prise en charge, l’hôpital de district en sort généralement renforcée.

Comment réorganiser l'hôpital à la lueur des enseignements de cette crise sanitaire ?

La réorganisation de l’hôpital par rapport à cette crise sanitaire s’est déjà faite. Et ce, en termes du circuit du malade et d’offres de soins à l’instar des services de vaccination. Avant la pandémie de Covid-19, nous recevions par jour 80 à 90 enfants accompagnés de leurs mamans, environ 180 personnes qu’on retrouvait dans une salle. Avec les mesures barrières, nous avons été amenés à trouver d’autres espaces pour recevoir afin de diminuer le nombre de personnes contenues dans une salle. Chaque fois qu’il y a des séances de vaccination, l’on procède désormais en groupes de 25 personnes. Cela nous impose la réorganisation structurelle de l’hôpital. Nous accordons évidement plus d’emphase à la prévention et le contrôle des infections en milieu hospitalier. Pour cela, des actions ont été faites, notamment à travers l’installation des appareils muraux de désinfection au niveau de chaque service dans les couloirs et les points de lavage des mains. Si la pandémie disparaît aujourd’hui, ces mesures ne vont pas s’arrêter, elles vont continuer à renforcer la qualité des soins et la prévention des infections.

La pandémie a contribué à accélérer la rénovation en profondeur du système de santé. Quel monde nous attend justement après la crise dans le domaine de la santé ?

Dans l’agenda de transformation du système de santé tel que le ministre l’avait conçu, nous étions dans cette logique sur la base d’un agenda bien précis élaboré d’après les orientations du chef de l’Etat dans le cadre de sa vision sanitaire en 2035. Il est vrai qu’il y a eu accélération, parce qu’on était en face d’une pandémie qui avait des impacts très forts sur différents domaines de la santé et de la vie en général. Face à une pandémie, on n’attend pas. Cela fait partie des imprévus brusques auxquels, il faut apporter des réponses immédiates et efficaces. Ce qui nécessite une révision complète de l’agenda. Certaines actions qui étaient prévues plus tard ont été exécutées et le système de santé va en sortir très relevé.

Grâce à l'intégration formelle de la médecine traditionnelle, n’est-il pas pertinent d’associer aujourd’hui la médecine moderne et la médecine traditionnelle un peu comme nous le montre le modèle chinois ?

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