« Le monde artistique va compter sur le monde virtuel »

Sanzy Viany, artiste-musicienne.

Alors que la pandémie de coronavirus s’est abattue de plein fouet sur le Cameroun, vous étiez en pleine promotion de votre nouvel album. Comment avez-vous vécu la fermeture des salles de spectacle et l’annulation de votre tournée ?

Le monde artistique a été bouleversé par le coronavirus. Et forcément, en tant que chanteuse, donc membre à part entière du mouvement culturel, je n’ai pas été épargnée par la virulence de cette pandémie. En toute sincérité, j’ai été très attristée. J’ai un orchestre composé de sept personnes, auquel s’ajoute une équipe administrative de deux personnes. Il fallait continuer de leur fournir une paye. Tous mes collaborateurs se trouvent être des parents, des responsables de famille comme je le suis moi-même. Sans compter le fait que je suis mon propre producteur jusqu’ici et que j’évolue sans des sponsors qui soutiennent mon travail… Il m’a fallu un investissement financier personnel autour de l’enregistrement de l’album jusqu’au pressage des CD en France qui n’a pas été rentabilisé. Tout ceci a rendu la situation difficile.

Vous avez dû vous adapter et retrouver des ressources, notamment en rebondissant sur les plateformes en ligne. Racontez-nous comment vous vous êtes organisée afin de présenter votre nouveau produit de manière digitale ?

En effet, il a fallu faire preuve de déviation stratégique et repenser les choses. Si les concerts en présentiel n’étaient plus envisageables, rien n’interdisait un concert en ligne. Alors mon équipe et moi, nous nous sommes penchés sur la question. Après mûre réflexion, nous avons décidé d’ouvrir un espace virtuel, dans la perspective de retransmettre le concert de présentation du nouvel et troisième album de Sanzy Viany en live, en compagnie de son orchestre, sans être un foyer de contamination du Covid-19. Et quelques jours après, on a rendu l’album disponible sur toutes les plateformes de téléchargement telles que Deezer, iTunes, etc. Sincèrement, je suis ravie de l’expérience, car j’ai pu donner quelque chose à mon staff. Il n’y avait pas de prix, mais une cagnotte était ouverte en direction de tous les amoureux de ma voix et de tous ceux qui voulaient soutenir le projet. Le credo était : « Tu aimes la voix de Sanzy Viany… Tu déposes le montant de ton choix pour avoir accès à la salle virtuelle ou pour soutenir le projet. » Donc chacun y allait de son amour à mon égard, en injectant 5000, 10.000, 20.000 F, voire plus.

Une leçon à tirer du coronavirus, c’est que pour la culture comme pour tout autre domaine, il faut compter sur Internet dans l’avenir…

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