« Douala est un pôle pluviométrique par excellence »

Serge Mpele Onana, chef du service régional de la Météorologie pour le Littoral.

Qu’est-ce peut justifier la forte pluie du 21 août dernier à Douala ?

D’abord, la ville de Douala est un pôle pluviométrique par excellence. Sur douze mois, la cité enregistre neuf mois de saison des pluies et 3 mois de saison sèche. Dans ces neuf mois, nous avons pratiquement six mois de grande saison des pluies, qui vont de juin à novembre. Jusqu’au milieu du mois de novembre pour être précis. La deuxième raison qui peut justifier la pluie intense de ce 21 août, c’est que nous sommes dans le mois le plus froid de la ville de Douala, à l’opposé du mois de février qui est le mois le plus chaud. Depuis le début du mois, nous n’avons pas enregistré de pluie importante comme cela est de coutume. Pour rappel, au mois d’août 2019, nous avions enregistré en termes d’eau recueillie, une quantité de 845 mm. Or, avant vendredi, d’après nos informations, nous n’avions pas encore atteint 50 mm d’eau recueillie. Vous pouvez donc imaginer, si le mois d’août doit rester fidèle à sa tradition, ce qui nous attend dans les prochains jours. Des pluies torrentielles pourraient encore s’abattre dans les jours à venir pour rattraper peut-être le temps perdu des premières semaines où on n’a pas enregistré, à proprement parler, de pluies.

 

Quelles vont être les conséquences pour la ville si les pluies continuent au rythme de celle de vendredi ?

Le fleuve Wouri sort facilement de son lit en cette période de grande saison des pluies. Les conséquences ont commencé. Au niveau des dégâts matériels, on peut s’attendre à pire. Au niveau des dégâts humains, pour les populations qui vivent dans des zones à risque, il va sans dire qu’il est possible d’enregistrer des pertes en vies humaines, notamment dans les bas-fonds, ou alors pour celles qui sont carrément installées sur des drains. Il faut également s’attendre à ce que nous appelons les maladies climato-sensibles. En 2004, dans la ville de Douala, le taux élevé de pluies s’était accompagné d’une maladie hydrique, le choléra. Donc en forte période de pluies comme ce sera le cas, si des mesures ne sont pas prises et si nous n’anticipons pas sur les bonnes pratiques, les gens vont se retrouver en train de consommer une eau de mauvaise qualité. Les eaux de ruissellement vont transporter avec elles, surtout dans un contexte d’insalubrité, des microbes et les véhiculer auprès des populations, que ce soit dans les puits ou les forages. Même Camwater aura beaucoup de travail pour assainir le système de distribution d’eau. À côté de cela, le trafic restera très perturbé. Il y a des voies d’accès qui seront impraticables comme vendredi dernier avec le débordement du fleuve. Et il faudra de ce c&oci...

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