Couverture santé universelle : la machine lancée

Avec la signature d’un partenariat public-privé le 27 août dernier à Yaoundé, la mise en place de ce système visant la facilitation et l’amélioration des soins aborde sa phase concrète.

Un très long processus, nécessitant des contrôles pointus de la part du gouvernement, la contribution des nouvelles technologies, mais surtout beaucoup de patience. Car d’après les experts, il faudra encore du temps pour que la Couverture santé universelle (CSU) devienne réalité au Cameroun, et qu’elle se conforme aux critères prescrits par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Notamment à cause de certains aspects tels que le mécanisme d’inscription et d’affiliation auquel sera conviée sous peu toute la population. Mais depuis la signature d’un partenariat public-privé entre l’Etat et la Société santé universelle Cameroun SA (SUCAM SA) le 27 août 2020 à Yaoundé, elle devient plus claire, l’effectivité de ce système dont l’objectif est de garantir l’accès à des services de santé appropriés à l’ensemble des citoyens.

Les dépenses dues à la santé étant l’une des principales causes de pauvreté des ménages, l’Etat à travers ce projet souhaite pallier le déséquilibre dans l’accès à la prise en charge médicale entre personnes vulnérables et plus nanties. Le partenariat conclu jeudi dernier par le gouvernement représenté par le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, avec la SUCAM, au nom de son directeur général, Jacqueline Mekongo, constitue la concrétisation d’une volonté du chef de l’Etat inscrite dans l’action gouvernementale en 2011, et d’un travail de longue haleine entamé depuis plusieurs années. Certes, sa mise en œuvre demande du temps, mais elle appelle également chacune des parties signataires à s’acquitter de ses responsabilités. Quelles sont-elles ?

Le rôle de l’Etat

Si l’on en croit les chiffres avancés par le ministère de la Santé publique en 2017 au terme d’une des nombreuses concertations entre l’Etat et ses partenaires, la mise en place de la Couverture santé universelle réclamerait le montant colossal de 1300 milliards de FCFA. Afin de remplir cette enveloppe, l’Etat comptera sur ses partenaires institutionnels et financiers, mais pas que. Toute la population sera mise à contribution, en ce sens que les coûts des soins ne seront pas à la charge des malades, mais seront supportés par elle et l’Etat du Cameroun. Le prépaiement et la mise en commun des risques (prélèvement sur les salaires des fonctionnaires, les pensions, les cotisations du secteur informel, les impôts et autres taxes, etc.) vont être réclamés à tous par l’Etat.

Au-delà des financements, la réussite de la CSU exige un système de santé solide qui réponde à des normes comme l’accès aux médicaments et technologies essentiels. Sans oublier le relèvement du niveau des plateformes techniques, ou encore la qualité et la quantité du personnel médical pour assurer avec efficacité des services communautaires comme la vaccination. Il sera question de proposer des soins adéquats dans des domaines-cibles de la CSU comme la médecine générale, la cardiologie, la pneumologie, la chirurgie, la gynécologie obstétrique, la pédiatrie, la stomatologie, l’otorhinolaryngologie, la rhumatologie, l’oncologie, la psychiatrie, la dermatologie, entre autres. A cet effet, l’Etat a joué et continue de jouer sa partition par des actions concrètes telles que l’augmentation des facultés de médecine à travers le pays, l’autorisation de création des Instituts privés d’enseignement supérieur (IPES) de qualité, et l’ouverture de différentes spécialisations ...

Reactions

Commentaires

    List is empty.

Laissez un Commentaire

De la meme catégorie