« La région est une institution importante dans la décentralisation »

Dr Stéphane Mougnol à Mougnol, juriste, spécialiste de la décentralisation, Enseignant à l'université de Yaoundé II.


Le président de la République a signé mercredi, le décret fixant le nombre de conseillers régionaux par département et par catégorie. Quelle peut être la portée d'une telle décision, en termes de respect des composantes sociologiques et sensibilités politiques ?
Ce décret intervient à un moment où l'opinion nationale et internationale s'accorde sur la nécessité d'accélération de la décentralisation au Cameroun, décentralisation étant ici perçue comme un moyen de promotion de la démocratie locale et un instrument d'accélération du développement au niveau local. Ce décret vient confirmer, si besoin était encore, la volonté des pouvoirs publics de donner vie à une des institutions les plus importantes de notre modèle de décentralisation, à savoir la région. A bien des égards, il traduit également l'imminence des élections régionales, en ce qu'il définit de manière précise et en se reposant sur la configuration administrative actuelle, la composition des assemblées régionales.  À cet effet, l'on peut constater dans un premier temps que ces conseillers sont désignés d'abord par département, ensuite par catégorie. Leur désignation par département d'une part permet sans doute la prise en compte, dans la formation des assemblées régionales, des différentes composantes sociologiques de la région. Par ailleurs, le scrutin reposant à la fois sur un système majoritaire et un système de représentation proportionnelle, il permet également de tenir compte des diverses sensibilités politiques qui s'expriment dans la région. Leur désignation par catégorie d'autre part, a permis d'accorder une place légitime au commandement traditionnel qui, dans notre contexte, joue un rôle très important dans la stabilisation des dynamiques locales. Elle participe aussi à restaurer l'autorité des chefferies traditionnelle qui a subi les affres de la modernité.
Peut-on avoir la garantie qu'au sortir de cette élection régionale, le processus de décentralisation engagé par les pouvoirs publics connaîtra une avancée particulière?
L'élection régionale pourrait-elle être une garantie à l'essor de la décentralisation au Cameroun ? A cette question, des préalables seraient nécessaires. Le premier étant que les populations, à travers leurs conseillers municipaux (collège électoral pour cette élection) se reconnaissent dans les délégués choisis, et que ceux-ci portent effectivement leurs doléances au sein de l'assemblée régionale. Le second est la régularité du processus électoral afin d'éviter que ces premières assemblées traînent un présupposé d'illégitimité. Et sur ce dernier point, les institutions qui participe...

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