« La population a banalisé le paludisme »

Dr Achu Dorothy Fosah, secrétaire permanent du Programme national de lutte contre le paludisme.

Au Cameroun, plus de 11 000 décès ont été recensés au cours de cette année et parmi ceux-ci on retrouve 61% qui sont des enfants. Comment expliquez-vous cela?
Le taux de mortalité est en hausse à cause de la faible couverture de la population en moyens de prévention. L'utilisation des Moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (Milda), reste faible dans les zones les plus affectées par le paludisme. D’autre part, la chimio-prévention n'est pas bien conduite chez les enfants de moins de cinq ans, et les femmes enceintes en zone sahélienne. Enfin, il se pose toujours le problème de la faible qualité de prise en charge des cas en général et des cas graves dans les formations sanitaires en particulier. 
Quels conseils pouvez-vous aux populations en cette période de crise sanitaire ?
Dans une certaine mesure, la population a banalisé le paludisme et semble avoir plus peur des nouvelles maladies, en oubliant que le paludisme reste mortel sans compter les autres conséquences sur la vie quotidienne. Alors, nous conseillons de renforcer la prévention. L'assainissement du milieu ne suffit plus pour prévenir cette maladie. Il faut encourager l'utilisation systématique des moustiquaires imprégnées, le traitement préventif du paludisme chez la femme enceinte dès son 4e mois de grossesse et la chimio- prévention chez les enfants éligibles dans les régions sahéliennes. En cas de fièvre, en pensant du Covid-19, on ne doit pas oublier que nous sommes en zone hyper-endémique où le paludisme reste une cause fréquente de fièvre. Il faut alors un diagnostic précoce suivi d’un traitement correct dans les meilleurs délais. En cas de fièvre ou autre problème de santé, il ne faut pas hésiter à se rendre dans une formation sanitaire.
Où en est-on avec ...

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