Un travail de longue haleine

Les regards des observateurs peuvent varier en ce qui concerne le rythme et l’ampleur de la mise en œuvre des recommandations issues du Grand dialogue national tenu à Yaoundé du 30 septembre au 4 octobre 2019. Une chose est cependant certaine : depuis la fin des travaux, la volonté du président de la République, Paul Biya, de donner une suite favorable aux recommandations adoptées en vue d’un retour rapide à la paix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ne s’est jamais démentie. On peut le mesurer à travers les avancées enregistrées, au plan législatif, sur le chemin de l’opérationnalisation du Statut spécial accordé à ces deux régions, et dont les élections régionales annoncées par le chef de l’Etat marqueront un tournant majeur. Tout comme la mise en œuvre de la loi de décembre 2019 ayant pour objet d’assurer l’égalité de l’usage de l’anglais et du français dans les administrations et organismes publics, en même temps que les citoyens camerounais sont exhortés à s’exprimer en anglais et en français. On ne saurait oublier la machine récemment mise en branle pour exécuter dans les deux régions meurtries, les projets en vue de la réhabilitation et de l'aménagement des infrastructures de base, de la revitalisation économique ainsi que de la promotion de la cohésion sociale. En commençant par les localités déjà pacifiées.                           Indéniablement, les lignes bougent pour que soient traduites en actes concrets les recommandations issues des travaux des commissions ayant planché sur les huit thématiques du Grand dialogue national.                                                                                                                       Mais, il faudra sans doute s’armer de patience et de ténacité pour relever cet immense défi, compte tenu de la densité et de la richesse des propositions de sortie de crise qui ont été formulées. Et qui touchent les systèmes éducatif et judiciaire ; le bilinguisme, la diversité culturelle et la cohésion sociale ; le retour des réfugiés et des déplacés internes ; la reconstruction et le développement des régions touchés par le conflit ; le désarmement, la démobilisation et la réinsertion des ex-combattants ; le rôle de la diaspora dans la crise et sa participation au développement du pays ; la décentralisation et le développement local. Tenir ce pari n’est pas une mince affaire. Le gouvernement a absolument besoin du soutien de l’ensemble des Camerounais, ainsi que de l’accompagnement soutenu des pays amis et des autres partenaires au développement. Car nul ne l’ignore, la mobilisation d’importants financements, pour n’évoquer que cet aspect, n’est pas aisée. Qui plus est, dans l’environnement post-Covid-19 où l’argent se fait rare du fait de la récession économique causée par la pandémie. On se souvient qu’avant le retournement de la conjoncture, notamment le 5 décembre 2019, le Premier ministre, chef du gouverneme...

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