« Le dispositif de répression pourrait être renforcé »

Marc Kamgaing, président de l’Association des sociétés de gestion de portefeuilles d’Afrique centrale.

Malgré les multiples mises en garde de la Cosumaf contre les placements financiers opérés par des structures non agréées, le phénomène persiste. Qu'est-ce qui peut l'expliquer ? 
Ceci s’explique, côté épargnants, par l’appât du gain facile et surtout le gap en termes d’éducation et sensibilisation financières. Nous disons aux épargnants que la promesse de gains fulgurants garantis ou de taux d’intérêt garanti allant au-delà de 7% par an doit systématiquement les alerter : investir n'est pas un jeu duquel on sort toujours gagnant. Au contraire, les risques sont nombreux et les acteurs sérieux ont d’ailleurs pour obligation de vous en informer. Deuxièmement, le phénomène persiste car la société aura toujours malheureusement des esprits malveillants ayant pour objectif d’extorquer les épargnants. De nos jours, ces structures non agréées disposent d’outils de communication et marketing de mieux en mieux conçus. Elles opèrent en mettant en avant des rendements faramineux via l’agriculture, les produits de change, les métaux précieux ou les crypto-monnaies qui sont la nouvelle tendance.
La Cosumaf agit toujours a posteriori, parfois quand ces structures ont déjà fait des victimes. N'y a-t-il pas moyen de prévenir le mal ?  
La réaction tardive de la Cosumaf ou des régulateurs en général dans le monde est liée au procédé des arnaques. En général, elles commencent par une personne qui se fait prendre par une promesse de rendements alléchants et qui passe le mot à sa famille ou ses amis proches. Présenté par un parent, on se fait confiance et personne ne songe à dénoncer. D’ailleurs, certaines victimes sont souvent gênées de trainer quelqu’un qu’elles connaissent au tribunal. Ainsi, c’est seulement après quelques années, quand l’arnaque a pris de l’ampleur, que le régulateur est informé par des tiers. Pour que ça bouge plus tôt, la Cosumaf ne peut pas agir seule. Il faudrait une vraie prise de conscience des autorités, des médias, des associations professionnelles et des épargnants eux-mêmes. En cas de suspicion sur une offre de placements, toute personne doit saisir le régulateur ou les autorités.
Jusqu'où peut intervenir la Cosumaf ? 
La Cosumaf a un rôle de protection de l’épargne, de surveillance et de contrôle du bon fonctionnement du marché financier. Son autorité s’&e...

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