Prix, balances, arnaques… : la bagarre n’est jamais loin

En cette saison, les querelles abondent autour du cacao. Certaines se règlent à l’amiable. D’autres se terminent à l’hôpital ou à la gendarmerie.

Les étons, populations qui occupent ce bassin de production, sont connus pour avoir le sang chaud. L’argent, l’alcool et autres corollaires qui coulent à flots pendant « le produit » n’arrangent guère les choses. Une excellente récolte a le don de délier la langue et de désinhiber beaucoup. Après une bonne vente, d’aucuns se lâchent au propre comme au figuré. Surtout que la paie s’effectue en espèces sonnantes et trébuchantes. « C’est là que vous voyez la vraie nature des gens que vous côtoyez tous les jours. A la moindre querelle, quelqu’un vous jette qu’il est capable d’acheter toute votre famille et de faire de vous des esclaves », relève dans un éclat de rire Noah Antoine, chef de village. Toutes les disputes qui surviennent pendant cette saison cacaoyère prolifique ne sont cependant pas cocasses. 
Ainsi le cas d’Ateba Longin, saisonnier de 25 ans, qui s’est réveillé à l’hôpital après deux jours de coma. Il s’était battu avec de jeunes saisonniers d’une autre plantation pour une affaire d’argent. « Il semble qu’il avait été invité par les autres, à leur donner un coup de main. Mais au moment de la paie, il s’est estimé lésé », assure un témoin. Référé à l’hôpital général de Yaoundé, Ateba Longin s’en est sorti avec la mâchoire fracturée et plusieurs points de suture. Sa famille a décidé de porter plainte contre les assaillants. Ce ne sera pas la première, ni la dernière plainte à atterrir chez les pandores en cette période. D’ailleurs, leurs ballets incessants dans les villages actuellement n’ont plus rien d’étonnant. 
L’argent constitue la principale source de discorde. « Il y a beaucoup de plaintes pour escroquerie. Cette année, l’on voit des cas de jeunes qui vendent illégalement la production de leurs parents. Ça fait beaucoup de problèmes. Il y a aussi des planteurs qui refusent de s’acquitter de leurs dettes, une fois le cacao vendu. Donc, c’est une période pendant laquelle nous sommes régulièrement sollicités », révèle-t-on à la brigade de gendarmerie de Monatélé. A la longue liste des motifs de plaintes, les coups, blessures et autres violences ne manquent pas. De même que le vol de cacao dans les plantations, les aires de séchage ou au cours du transport. Les coups de vol sont si fréquents que plusieurs communautés ont déjà monté leurs comités de vigilance. « L...

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