Coopératives scolaires : l’école de la démocratie

A grand renfort de publicité, de célébrités, de promesses d’un idéal pour leurs camarades, des élèves entendent accéder au perchoir de l’établissement. Par tous les moyens.

Il n’a pas encore de slogan. Ni de popularité. Il entend bien la glaner en une semaine de campagne. Daniel B. se rêve un destin de président dans quelques jours. L’élève inscrit en classe de Lower Sixth Arts au Complexe scolaire international La Gaieté à Yaoundé vise le poste de président de la coopérative. Mardi 10 novembre, il est encore en pleine campagne. Ce jour, il est vêtu d’un t-shirt floqué de son nom. « C’est un de mes gadgets de campagne. J’en ai également fabriqué pour distribuer aux camarades. En plus des ballons de football et de basketball que je compte distribuer dans les salles », assure le candidat. En face de lui, un élève de la classe de Seconde.
Plus connu, Estanilao Simon N. a déjà placardé une grande affiche présentant son buste à l’entrée de l’établissement. Aucun couloir du collège n’a échappé aux autocollants à l’effigie du candidat. « Il est plus ancien que moi dans l’établissement, mais j’ai confiance. Mes amis m’ont encouragé à foncer parce qu’ils pensent que je peux le faire. Et depuis très longtemps, je rêve de devenir président de la coopérative pour être plus populaire », reconnaît un candidat. Dans cet établissement, c’est chacun son tour et ses moyens pour convaincre les autres élèves de le choisir. C’est la stratégie adoptée pour l’élection prévue le lundi 16 novembre. Comme dans cet établissement, l’heure est au lancement des activités post et périscolaires au sein des collèges et lycées. Les élèves y sont fortement impliqués et représentés auprès de l’administration par un bureau exécutif. Cette équipe est conduite par un président. C’est ce poste que s’échinent à arracher certains.
Des arguments de campagne essentiels
Tout comme au complexe La Gaieté, les élèves du collège de La Retraite attendent aussi d’élire leur président. Dans cet établissement, quatre candidats recensés au mercredi 11 novembre. Trois filles et un garçon. Il s’agit de Warren, Abigaël, Krystina, Hermann (c’est ainsi qu’il se présente). Chacun, à son niveau, a déployé les arguments de campagne. Entre affiches, banderoles et professions de foi, tous essaient de se vendre au mieux, sans brader toute leur stratégie au premier jour. Mercredi 11 novembre, l’administration du collège n’est pas disposée à en dire plus sur une campagne qui se déporte déjà sur les réseaux sociaux. D’autant que les élèves entrent en examen dès le lendemain. Les hostilités entre les candidats seront donc engagées la semaine d’après, avec le droit d’effectuer une tournée des salles pour convaincre le plus grand nombre. A en croire des élèves de l’établissement, il est hors de question de se laisser berner. Tous comptent écouter toutes les propositions.
A Holy Infant High School de Melen, le processus est différent. Le collège de tradition anglosaxonne a déjà enregistré plusieurs candidatures. Ici, on élit un garçon et une fille. Seuls les élèves inscrits en Lower Sixth sont éligibles. « Nous estimons qu’ils n’ont pas d’examen en vue et sont mieux placés pour encadrer leurs camarades. Si un élève d’une classe inférieure est élu, cela peut créer des problèmes de leadership », indique Ferdinand Cho, surveillant général dans l’établissement. Une dizaine de dossiers occupent déj&...

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