« Nous espérons le renforcement de l’inclusion financière »

Louis Paul Motaze, ministre des Finances.

Monsieur le Ministre, au moment où la digitalisation des banques au Cameroun se met concrètement en place comme cela est de plus en plus évident aujourd’hui, quelle appréciation faites-vous de cette mutation?
Comme vous le savez, l’évolution technologique et la modification subséquente des habitudes de consommation, y compris la consommation des produits bancaires, contraignent les banques à adapter leur offre, notamment en utilisant le canal digital. Plusieurs d’entre elles ont entrepris la transformation numérique de leurs services qui présente des avantages dont l’accessibilité, la réduction du temps et des coûts de transactions. Par ailleurs, dans le contexte actuel marqué par la pandémie du Covid-19 pour laquelle il est recommandé de pratiquer la distanciation physique, cette innovation qui permet d’avoir accès aux services bancaires sur un téléphone portable, une tablette ou un ordinateur, participe à la protection des Camerounaises et des Camerounais. Le ministère des Finances ne peut que se réjouir de ces évolutions et encourage les établissements de crédit et de microfinance à poursuivre cette transformation. Toutefois, il veillera à ce qu’elles se fassent dans le strict respect des dispositions réglementaires.
Qu’attendez-vous comme impact de cette digitalisation des services bancaires sur l’économie nationale ? 
De la digitalisation des services bancaires, nous espérons principalement le renforcement de l’inclusion financière. Par inclusion financière, j’entends : un élargissement de la gamme de produits et des services à offrir aux Petites et moyennes entreprises, Très petites entreprises et personnes physiques, une diminution du temps et des coûts liés à l’obtention des facilités bancaires et des crédits, et une augmentation du taux de bancarisation et de financement de l’économie camerounaise. En effet, le Cameroun dans sa Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30) a pour ambition d’une part de faire passer le taux de bancarisation de 12,2% à 80% en 2030, et d’autre part d’accroître substantiellement le financement bancaire de l’économie en passant de 15,9% du PIB en 2018 à un minimum de 70% du PIB en 2030.
La digitalisation des services bancaires met en scène de nouveaux acteurs à l’instar des opérateurs de téléphonie mobile qui, à la base ne font pas formellement partie du secteur financier. Cela nécessite forcément la mise en place d’une règlementation qui prenne en compte cette nouvelle donne. En votre qualité de régulateur du secteur, y avez-vous déjà pensé ? 
Les opérateurs de téléphonie mobile, outre leur cœur de métier, offrent effectivement des services financiers à leur clientèle. Il s’agit entre autres, des services de paiement et des nano-crédits qui ont récemment fait l’objet d’un article dans votre journal. En ce qui concerne les prestations des services de paiement, la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC), qui est compétente en matière d’élaboration de la règlementation bancaire, a en 2018 ...

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