« Le taux de mortalité a chuté de 11% »

Dr Achu Dorothy Fosah, secrétaire permanent du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP).

L’OMS a rendu public le 30 novembre dernier un rapport retraçant la lutte contre le paludisme dans le monde ces 20 dernières années. Quelles sont les améliorations faites ces dernières années sur le plan national en matière de prise en charge du paludisme ?
Ce rapport, qui permet d’évaluer les tendances des pays par rapport à l’atteinte des cibles de la Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme en 2020, présente la situation de 2019. Ainsi, on observe que l’incidence de la maladie n’a pas changé de façon significative par rapport à la situation en 2015. Cependant, le taux de mortalité lié au paludisme tend vers la baisse au Cameroun, passant de 12 618 décès estimés en 2015 à 11 233 en 2019 (soit une réduction de 11%). Ceci est la conséquence du renforcement des interventions de lutte à travers la chimioprévention chez les enfants de moins de cinq ans  et du suivi du respect des protocoles  thérapeutiques efficaces dans les formations sanitaires et chez les agents de santé communautaire, selon les directives nationales. 
L’année 2020 a été marquée par la lutte contre le Coronavirus. Quelle incidence la Covid-19 a-t-elle eue sur la prise en charge des malades du paludisme au Cameroun ?
Il faut d’abord clarifier que les projections présentées dans ce rapport ne tiennent pas compte des perturbations potentielles dues à la pandémie de Covid-19 qui est survenue après la période sous examen. Ainsi, l’effet réel de la Covid-19 sur la prise en charge des malades du paludisme sera analysé dans le prochain rapport mondial. Cependant, les données que nous disposons à date montrent une perturbation dans la fréquentation des formations sanitaires entre les mois de mars et juin 2020. Cette situation est rentrée dans l’ordre après la mise sur pied des mesures barrières, et l’organisation des centres et unités de prise en charge des malades de la Covid-19. Au total, le nombre des consultations en 2020 était comparable à celui de 2019, tandis que l’incidence et la mortalité due au paludisme ont connu des réductions. 
Le rapport de l’OMS souligne que plus de 2 millions de tests rapides du paludisme ont été effectués au courant 2019 au Cameroun, ce qui a permis la détection de nombreux cas. Malheureusement, l’autodiagnostic et l’automédication restent fréquents. Quelles actions de sensibilisation menez-vous afin d’encourager les populations à se rendre auprès des hôpitaux pour des tests et traitements adéquats ?
En effet, le taux de diagnostic biologique du paludisme est plutôt satisfaisant dans les formations sanitaires. Plus de 90% des cas suspectés dans les formations sanitaires bénéficient d’un test de diagnostic rapide ou d’une goutte épaisse. Le problème se pose donc dans la communauté, où l’utilisation des tests de diagnostic rapide (TDR) reste faible à 21% selon l’enquête démographique et de santé 2018. Le ministère de la Santé publique utilise tous les canaux possibles pour diffuser le message selon lequel « toute fièvre n’est pas du paludisme » et que pour une bonne prise en charge, il faut un test de confirmation. Les spots radios, les affiches, dépliants et les causeries éducatives par les agents de santé communautaires sont quelques canaux utilisés. 
Ce rapport de l’OMS note des points positifs dans les activités menées par le Cameroun contre le paludisme, mais souligne la non utilisation de la pulvérisation intra-domiciliaire sur le plan national. L’intégration de ce procédé préventif est-elle envisagée ?
Il faudra préciser que l’OMS recommande pour chaque pays ...

Reactions

Commentaires

    List is empty.

Laissez un Commentaire

De la meme catégorie