Séries camerounaises : des copies à parfaire

Les productions locales tardent à décoller du fait de la faiblesse des scénarii, du manque de financements et de justesse dans le jeu d’acteur, entre autres.

Quantité ne rime pas forcément avec qualité. Cette phrase présente le mieux les séries camerounaises de ces deux dernières années. Il ne faut pas se laisser berner par la production en masse, si l’on veut conquérir le marché international, principal acheteur des œuvres locales ou encore retrouver la belle épopée des téléfilms locaux du début des années 2000 avec des productions comme « Le revenant » ou « Ntaphil » de Yolande Ekoumou Samba. Il y a encore des efforts à fournir sur le plan technico-artistique si le Cameroun veut rivaliser d’adresse avec l’Afrique du Sud ou le Sénégal, deux pays qui règnent en maîtres sur le marché des séries africaines.  
Le scénario
Le film ou toute autre œuvre cinématographique sert à raconter une histoire. Cette dernière doit être intéressante, captivante et vraisemblable. Or, ce n’est pas toujours le cas avec certaines œuvres comme le décrit la doctorante en histoire du cinéma, Marie Nadège Tsogo. « Certains scénarii ne sont pas du tout entraînants. Difficile de dire s’il s’agit d’une série comique, d’horreur, d’un drame. Les épisodes manquent de suspense », déplore-t-elle. Selon le réalisateur Frank Thierry Léa Malle, certains codes d'écriture sont parfois violés, tout comme les principes de narration et les mécanismes de réalisation. « Les histoires manquent de rebondissements. On a des histoires qui s’installent très lentement et qui peuvent à un moment décourager le téléspectateur. Les séries sont plates avec des dialogues faibles », a relevé l’acteur et réalisateur, Thierry Ntamack. Pour le critique de cinéma Martial Ebenezer Nguéa, si les séries camerounaises ont dû monter en qualité, il n'en demeure pas moins que leurs sujets restent calqués sur le modèle de la home vidéo nigériane et de la série sud-africaine. Il leur reproche une certaine distance d’avec les réalités locales. Il ajoute que la chronique est traitée de la même manière sans innovation. 
La direction d’acteur 
Bien que de nombreux acteurs impressionnent par leur capacité à se glisser dans la peau des personnages à qui ils donnent vie, d’autres restent encore à la traîne. Il y en a qui récitent encore leurs textes ou qui ne parviennent pas à transmettre des émotions aux téléspectateurs. On a du mal à voir des acteurs qui articulent bien. D’autres se focalisent sur leur plastique ou leur popularité sur la Toile et oublient de se former pour affiner leur jeu. Pour le comédien Martin Poulibe, les productions doivent faire appel aux « bons réalisateurs capables de faire sortir le meilleur des acteurs, les orienter et les diriger par rapport au scénario ». Ceci, avec une formation au préalable. 
L’absence de justesse dans le jeu de certains acteurs peut aussi s’expliquer par le manque de prépar...

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