« Le blanchiment des capitaux est néfaste à toute économie »

Éric Stéphane Ngambi, Expert financier, président du Club des Experts en Economie, Finance et Environnement.

Dans une récente évaluation des risques de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme, l’ANIF situe le Cameroun à un niveau « élevé ». Comment comprendre cette situation ?
Le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme sont deux concepts généralement liés qui œuvrent à l’instabilité monétaire et sociale des pays. En effet, le blanchiment de capitaux qui consiste à donner une apparence légitime à des capitaux qui en vérité proviennent des activités illicites (la corruption, les fraudes fiscales et financières, les trafics d’armes et de stupéfiants, etc.), fragilise davantage les économies et participe en grande partie au financement des activités terroristes. Ainsi, ledit rapport publié par l’ANIF, dévoilant un risque « élevé » pour ce qui est de la menace nationale en matière de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme est tout à fait justifié, d’autant plus que bon nombre de secteurs sont en proie à de multiples malversations financières, notamment celui de la banque, la microfinance, les casinos et les bureaux de change pour ne citer que ceux-là.  Les problèmes relatifs aux fausses facturations (sous-facturation et surfacturation), à la corruption et aux détournements des deniers publics sont la autant d’éléments concourant à ce niveau de risque. 
Plusieurs facteurs ont été identifiés comme sources de vulnérabilité du dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux (l’insuffisance des ressources pour enquêter, le manque de probité et d’indépendance des enquêteurs, etc). Qu’est-ce qui peut être fait pour renforcer ce dispositif ?
En effet, tel que présenté, le rapport a fait mention d’un certain nombre de limites alimentant la vulnérabilité du dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux. Dès lors, il est impératif d’améliorer ledit dispositif et cela pourra se faire par l’application des mesures suivantes : le renforcement de la coopération des acteurs nationaux et internationaux, l’augmentation des ressources financières  à allouer aux enquêteurs dans l’exercice de leur activité, le renforcement des capacités des enquêteurs aux nouvelles techniques et procédés de blanchiment de capitaux, l’élaboration des textes de lois clairs et précis en matière de confiscations des actifs acquis frauduleusement , la densification des contrôles effectués par les autorités de supervision , la répression des autorités et enquêteurs véreux  et l’élaboration des mesures incitatives v...

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