La lutte contre Boko Haram dans le respect des droits de l’homme

Le rapport 2015 du ministère de la Justice révèle que le gouvernement, malgré les atrocités de la secte islamiste, n’a pas opté pour des mesures radicales.

Près de 1 000 pages dans sa présentation bilingue. Soit le double du volume du document produit pour l’année 2014. Est-ce à dire que le volume du rapport du ministère de la Justice sur l’état des droits de l’homme au Cameroun pour l’année 2015 traduit le doublement des problèmes ou des solutions qui y sont apportées. « Sans doute les deux » a souligné hier dans la salle des conférences du ministère de la Justice, le Pr. Jean Pierre Fogui. Le ministre délégué auprès du ministre de la Justice, qui présidait la cérémonie de présentation de ce document, au nom du ministre d’Etat Laurent Esso, empêché, n’a pas manqué d’insister sur les évolutions enregistrées par notre pays en matière de respect des droits de l’homme. Même dans le contexte de la lutte contre la secte islamiste Boko Haram. Un contexte qui aurait pu pousser les pouvoirs publics au durcissement. « Mais malgré la barbarie et la violence aveugle des terroristes, le gouvernement camerounais a décidé de les combattre dans le respect des droits de l’homme et des Conventions internationales », a relevé Jean Pierre Fogui.
Ainsi, aux attaques frontales contre les forces de défense camerounaises, les exactions contre les populations civiles et l’usage des mines antipersonnel, le rapport relève que depuis juillet 2015, Boko Haram a «ajouté une nouvelle stratégie de terreur et de violence : les attaques-suicides» avec l’utilisation régulière des enfants recrutés à cette fin. Une situation qui n’a pourtant pas amené les autorités camerounaises à agir au mépris du droit et des conventions internationales. C’est ainsi que ceux des membres de la secte islamiste qui sont appréhendées les armes à la main, sont considérés comme des prisonniers de guerre et bénéficient de procès équitables, a rappelé le ministre délégué auprès du ministre de la Justice. Bien plus, le rapport révèle que certains agents des forces de défense et de sécurité, font actuellement l’objet de poursuites pour « des écarts de conduite » à l’égard de ces prisonniers de guerre. Par ailleurs, des sanctions infligées à quatre soldats, dont le commandant de la brigade territoriale de gendarmerie de Darak qui a été relevé de ses fonctions. Dans le même sillage, à la suite du décès de 25 personnes gardées à vue dans les cellules de la légion de gendarmerie de l’Extrême-Nord, le commandant de légion a été relevé de ses fonctions, « tandis que le volet judiciaire suit son cours », peut-on lire.
Pourtant, les avancées enregistrées n’ont pas empêché le ministère de la Justice de souligner qu’il y a encore de nombreux défis à relever dans tous les secteurs. Parmi ceux-ci, le déficit des ressources humaines dans le secteur éducatif, la mise à niveau qualitative et quantitative du système de santé, la réponse au déficit en logements sociaux, l’amélioration des conditions de détention, la nécessité d’une réponse adéquate au risque de radicalisation dans certaines prisons.

2015 Human Rights Report: Cameroon Records Progress

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