« Le conseil scientifique travaille sur le type de vaccin »

Dr Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique.

Les ministres en charge de la Santé de la zone Cemac réunis le 22 janvier dernier ont donné le feu vert pour la vaccination anti-Covid-19 dans la sous-région. A ce jour, le choix du vaccin a-t-il été fait ?
Nous avons convenu de la nécessité de faire vacciner nos populations. A partir de là, nous nous sommes dits que pour minimiser les coûts et maximiser les commandes, il va falloir qu’ensemble, nous choisissions un type de vaccin et que nous trouvions des commandes pour que les prix soient beaucoup plus bas. Il était question en outre que chaque Conseil scientifique puisse faire un travail au niveau national et qu’au niveau de la sous-région, nous ayons également un Conseil scientifique sous régional qui puisse nous conseiller en matière de vaccination. Pour le moment le Conseil scientifique du Cameroun est en train de travailler sur le type de vaccin. Mais, rien n’a encore été décidé à ce niveau. Les propositions n’ont même pas encore été faites au gouvernement pour qu’il décide du type de vaccin à acquérir pour le Cameroun. 
Côté financement, les pays de la sous-région se sont-ils déjà accordés sur le mécanisme de financement centralisé pour l’acquisition du vaccin approprié, tel que recommandé au terme de la récente conférence des ministres de la Santé de la Cemac ? 
C’est un processus. Déjà nous avions décidé même avant le virus, de la mise en place d’un fonds de solidarité au niveau de la sous-région. Je crois que ce fonds a encore du mal à se mettre en place, mais les pays qui bénéficient de la facilité Covax en ce moment sont en train d’élaborer les activités préparatoires à l’introduction d’un vaccin dans le cadre du Covid-19. Sur le plan de la sous-région, aucun financement n’a encore été mis en place dans le cadre de la vaccination. Mais nous sommes tous engagés dans la facilité Covax et sur ce point, nous n’avons pas besoin d’un financement propre au-delà de notre pays. Nous allons cependant faire un groupage de commandes afin de minimiser les coûts.   

Dans ce processus d’introduction du vaccin, quelles sont les précautions prises pour s’assurer que celui choisi présente le maximum de garanties d’efficacité et d’innocuité ?
C’est le travail du Conseil scientifique et du Groupe consultatif technique national sur le vaccination (Nitag). Nous leur avons d’ailleurs donné une semaine pour qu’ils nous disent exactement qu’est-ce qu’il y a lieu de faire. Ils travaillent sur des bases objectives, notamment l’efficacité, l’innocuité du vaccin à choisir et la logistique nécessaire, compte tenu du fait qu’il existe des vaccins qu’il faut conserver à -80° et d’autres qui n’ont pas besoin de logistique particulière. L’attention du Conseil scientifique et de Nitag porte également sur le coût du vaccin, car nous ne devons pas préconiser au gouvernement celui qui coûte le plus cher et dont on ne pourra pas couvrir les 70% de la population tel qu’exigé par l’OMS pour espérer une immunité collective. Ce sont les propositions du Conseil scientifique et de Nitag qu’on soumettra par ordre de priorité au gouvernement et celui-ci décidera du type de vaccin à acquérir. Maintenant sur la facilité Covax, nous ne savons pas si ce sera un vaccin commun qu’ils vont arrêter de leur point de vue pour nous donner ou alors c’est nous qui allons choisir le vaccin en question.  Le profil type des personnes à vacciner a-t-il déjà été défini ?
Le comité scientifique recommande dans un premier temps de vacciner des personnes de plus de 50 ans avec comorbidité. Ensuite, le personnel de santé et les groupes de personnes vulnérables. Suivra le reste de la population.  
A court ou à moyen terme, le vaccin sera-t-il obligatoire pour toutes les populations ?
Le principe est clair : si nous rentrons à la loi de 64 sur la santé, nous nous rendons compte qu’elle fait de la vaccination une activité obligatoire en termes de prévention et de protection de la population. Cependant depuis la mise en place du Programme élargi de vaccination, le président de la République lui-même a retenu le principe de la volonté en matière de vaccination. On ne rend pas obligatoire le vaccin anti-Covid-19 mais, les volontaires vont se faire vacciner. Le vaccin ne sera pas obligatoire.    Quelle quantité de doses de vaccin compte acquérir notre pays pour le début ?
Suivant les notifications de Gavi Alliance que l’OMS nous a transmises, il est prévu que le Cameroun reçoive deux millions et demi de doses de vaccin dans un premier temps dans le cadre de la facilité Covax. Ils sont partis de 3 à 20% de couverture globale de la population sans contrepartie financière de la part du Cameroun, en dehors de la logistique et du déploiement du vaccin sur le terrain. La facilité Covax en réalité est l’initiative d’une alliance internationale qui voudrait que les pays les moins nantis aient aussi accès au vaccin. Dans un premier temps, ils ont voulu prendre en charge 3% de la couverture d’une population. Là, ils ont élevé le niveau à 20%. Les deux millions de doses ne seront qu’une première vague de vaccin qui nous seront donnés. Et par la suite, ce sera un arrangement sur financement de l’Etat. Les 20% seront totalement pris en charge par la facilité Covax. 

Seront-ils validés...

Reactions

Commentaires

    List is empty.

Laissez un Commentaire

De la meme catégorie