Economie, sécurité, intégration sous-régionale…: l’Afrique centrale en ordre de bataille

D’importantes mesures attendues du sommet extraordinaire prévu ce jour à Yaoundé.

A l’invitation du président de la République, Paul Biya, les chefs d’Etat d’Afrique centrale se retrouvent aujourd’hui au palais de l’Unité, dans le cadre d’un sommet extraordinaire. Ces importantes assises interviennent dans un contexte difficile, marqué notamment par la persistance du ralentissement de la croissance économique en zone Cemac. Evalué à 4,8% en 2014, le taux de croissance de ladite zone a chuté et devrait se situer à 1% en 2016, selon la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC). Une situation due notamment à l’effondrement des cours du pétrole brut sur le marché mondial, la faible intégration des économies de la sous-région et les effets néfastes des crises sécuritaires. Les chefs d’Etat réunis ce jour dans la capitale camerounaise devraient plancher sur ces différents sujets préoccupants.
La chute drastique des cours du pétrole brut impacte d’autant plus les économies des pays de l’Afrique centrale qu’à l’exception de la République centrafricaine, ils sont tous producteurs et exportateurs de pétrole. En 2014, l’or noir fournissait environ 40% des recettes budgétaires et des exportations totales de la sous-région et contribuait pour près de la moitié à sa richesse. Les effets de la baisse des cours du pétrole brut sur les économies de la Cemac dès la fin de l’année 2014 restent perceptibles. Ils ont réduit les marges de manœuvre des Etats et, ce faisant, provoqué la baisse des investissements publics. L’une des issues possibles pour inverser cette tendance est non seulement la diversification des économies sous-régionales, mais aussi l’augmentation de leur capacité endogène de transformation du potentiel riche en ressources naturelles.
Quant à l’insécurité causée dans certains Etats de l’Afrique centrale (Cameroun et Tchad), par les attaques de Boko Haram, la situation des réfugiés nigérians dans la partie septentrionale du triangle national du fait de la même nébuleuse terroriste, la prise en charge des réfugiés centrafricains à l’Est du Cameroun, la crise post-électorale au Gabon, constitueront également des sujets de préoccupation. Ces diverses situations affectent considérablement les activités des populations, ce qui se répercute sur l’activité économique de la sous-région. Les échanges entre chefs d’Etat sur ces questions pourraient déboucher sur des résolutions visant à apporter des éléments de réponse en urgence, nécessaires au renforcement du processus d’intégration.

Position commune

Initialement prévu entre l’Afrique centrale et l’Union européenne (UE), l’Accord de partenariat économique (APE) entre le Cameroun et l’UE est entré en vigueur le 4 août dernier. Pour Yaoundé, l’APE constitue une opportunité de moderniser l’économie nationale, à condition d’y adosser une politique économique volontariste, notamment en rendant plus compétitif le secteur industriel. A ce jour, plusieurs Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) ont déjà signé et ratifié cet accord, qui y est en cours d’implémentation. Au niveau africain, la Côte d’Ivoire et le Ghana l’ont déjà fait. Les autres pays de la sous-région Afrique centrale, dont les six pays de la Cemac, sont en cours de fin...

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