Voirie urbaine à Yaoundé: Le cas Nkolmesseng

Le quartier de l’arrondissement de Yaoundé V défraie toujours la chronique à cause d’une route particulièrement dégradée.

« Tous les jours la même question ? Je réponds depuis cinq ans et rien ne change. Autant mieux ne plus me plaindre et subir. Ce qui va changer, changera. » Clémentine M. n’est pas de très bonne humeur en cette matinée du 11 mars 2021. Affairée devant ses assiettes au carrefour lycée bilingue d’Essos à Yaoundé, la dame ne craint plus le nuage de poussière venant du bas de la colline. Ce commerce est situé à l’entrée de Nkolmesseng, un quartier de l’arrondissement de Yaoundé V. Il a acquis sa popularité par l’état de sa route. Pis, de la poussière qui y sévit en saison sèche et de la boue qui règne en saison des pluies.

C’est qu’il faut affronter un tronçon de près de cinq kilomètres tout en vibrant. Les nids de poule se multiplient le long de la route. Des cratères formés à d’autres coins contraignent les voitures et les motos à faire un détour. Toutefois, il subsiste par endroit des restes de bitume. Ce qui rappelle que la route a existé ici à une époque. « Il y a moins de cinq ans, nous avions quand même la route ici. Il n’y avait pas toute cette souffrance. En moins de dix ans, tout est parti comme si rien n’avait existé », se désole Ariane Djougne, gérante d’un institut de beauté au cœur du quartier Nkolmesseng.

Dans ce chef-lieu d’arrondissement au cœur de la capitale, les riverains ont appris à s’adapter avec les moyens du bord. Pour la circulation, les moto-taxis se sont quasiment passé le mot pour la tenue de service. Blouson épais, gants perforés au bout des doigts, pantalons jeans pour certains, chaussettes et tennis ou bottes pour les plus aisés. « Si on ne s’emballe pas ainsi, on va boire la poussière à tout moment. Avant que la pandémie de Covid-19 n’arrive, nous avions déjà nos masques incorporés dans nos tenues. Pas trop de choix », indique Aliou Choudoungam, drapé dans sa tenue de service. A 11h, on s’ennuie un peu par ici. Ce n’est pas l’heure des grands trafics. Les 30 conducteurs de moto-taxis présents ici savent qu’ils sont au service d’environ 1000 personnes dans ce coin. « Depuis le matin, j’ai porté près de 200 personnes. Il y avait peu de poussière et on a donc un peu plus travaillé. Je sais qu’autour de 12h, tout reviendra avec ce soleil ardent », se désole Pierre Tchouala, conducteur de moto-taxi. La veille mercredi était effectivement jour de pluie. Une bénédiction pour les habitants du quartier et les commerçants du coin. Sauf que la bataille n’est pas vaincue pour autant.

Une lueur d’espoir

L’état de la route dégradée a des impacts jusque dans le service public. Comme chef-lieu d’arrondissement, le quartier Nkolmesseng regroupe les principaux services administratifs. Sous-préfecture, brigade de gendarmerie, commissariat, entre autres. L’accès pénible à ces différents lieux n’empêche pas les usagers de s’y rendre. « Nous recevons en moyenne 150 personnes par jour. Nombre d’usagers savent que nous sommes plutôt en retrait du centre urbain et que le service est assez diligent de ce côté. Nous sommes donc plutôt sollicités, malgr&ea...

Reactions

Commentaires

    List is empty.

Laissez un Commentaire

De la meme catégorie