Pêche artisanale à Kribi: La concurrence déloyale fait mal

Les acteurs locaux subissent depuis quelques mois des attaques en mer, de la part de chalutiers étrangers.

Des pertes en vie humaine, des kilomètres de filets déchirés, des plombs perdus, des pirogues cassées en pleine mer ou volées au débarcadère, des tirs à balles réelles de la part de concurrents venus d’ailleurs, des moteurs volés. Tels sont les problèmes auxquels sont confrontés les pêcheurs, membres du Centre communautaire de pêche artisanale de Kribi (Cecopak). Certaines victimes ne savent plus à quel saint se vouer. C’est le cas de Laurent Assane Diop qui vient de perdre plus de 12 kilomètres de filets et de plombs. Perte évaluée à plus de 3 000 000 F. « Dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, des chalutiers ont détruit tous mes filets. En trois mois, j’ai subi trois agressions en mer », se plaint-il.

Au bord de la mer à Kribi, le 26 mars dernier, plus d’une vingtaine de pirogues de pêche ont été immobilisées dans l’enceinte du Cecopak. Certains pêcheurs essayent tant bien que mal de réparer leurs engins endommagés. D’autres raccommodent leurs filets, ou ce qui en reste. « Je n’ai appris qu’à faire la pêche. Je les rafistole pour pouvoir retourner en mer et nourrir ma famille », soupire un autre pêcheur.  Pour Liliane Majija, épouse d’un pêcheur professionnel, la situation est désormais inquiétante. « La pratique de la pêche, devient de plus en plus dangereuse à Kribi. Je ne suis pas tranquille chaque fois que mon mari va en mer », dit-elle.

La conséquence directe de cette situation se fait ressentir sur la disponibilité et les prix du poissonPêcheurs, vendeurs grossistes et détaillants ainsi que des consommateurs finaux sont aux abois. Rencontrés au Cecopak, la famille Tidjo est presqu’inconsolable car son activité principale est la vente du poisson braisé. Un poisson jadis vendu à 2000 F coûte désormais entre 35...

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