« Nous formons et mobilisons autour de l’intérêt général »

Anicet Ekane, président du Manidem.

Même s’il n’a pas présenté de candidats, le Manidem s’est montré très actif pendant les toutes premières élections régionales organisées au Cameroun en fin d’année dernière. Quel bilan faites-vous de votre action à l’issue cette échéance électorale ?
Effectivement, lors de la campagne pour les élections régionales, nous avons interpellé la plupart des candidats sur le sens à donner à cette étape de la démocratisation du pays. Les élections régionales sont en effet l’aboutissement d’un processus de décentralisation du pouvoir. A travers les conseils régionaux, on assiste à un transfert du pouvoir du centre vers la périphérie. Il est important que ce processus soit apprivoisé par les masses. Que ce ne soit pas simplement un transfert de pouvoir de l’élite vers l’élite. La décentralisation c’est la prise en mains par les populations et leurs représentants de la gestion participative du pays. C’est un peu le sens de notre interpellation lors de la campagne électorale. Pour l’instant, on a l’impression que ça balbutie encore. On est donc dans une phase d’apprentissage.
Certains partis politiques militent pour une révision de la loi portant Code électoral avant la tenue des prochaines élections. Ils ont d’ailleurs engagé des consultations dans ce sens. Quelle est la position du Manidem à ce propos ? 
Tout pouvoir, quel qu’il soit, a pour ambition de se maintenir en place, et donc, forcément, n’élabore pas des lois qui pourraient favoriser son départ du pouvoir. En réalité, le consensus électoral est le résultat d’un rapport de forces sur le terrain. Ce qu’il faut faire, c’est passer outre ce rapport de forces statique et amener les populations à transcender ce déséquilibre du rapport de forces pour arriver au pouvoir. Depuis 1990, nos récriminations portent sur ces déséquilibres au moment des élections. C’est par exemple le fait que l’administration soit encore présente dans les commissions départementales, que les partis politiques n’ont pas les mêmes moyens pour contrôler les élections, que les cautions soient encore trop importantes, etc. Il n’y a pas besoin d’une réunion pour que les gens élaborent une proposition consensuelle. Tous les Camerounais savent en gros ce que nous reprochons au Code électoral actuel. Donc sur la nécessité de cette réunion, moi je pense qu’il y a des choses plus fondamentales qui devraient occuper l’opposition. 
Quelles sont-elles ?

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