« Toutes les communes et les régions du pays ont les mêmes chances »

René Daniel Mintya, expert en décentralisation et développement.

Dans le fonctionnement des collectivités territoriales décentralisées (CTD), le législateur a prévu le levier de la coopération décentralisée. En quoi celle-ci est-elle importante pour le développement local ?
La coopération décentralisée est, pour les collectivités territoriales, ce que la coopération bilatérale et la coopération multilatérale sont pour un Etat. Autant les gouvernements centraux ont besoin des partenaires internationaux pour le développement national, autant les collectivités territoriales, qui ont pour mission de promouvoir le développement local, ont besoin de conclure des accords stratégiques avec d’autres collectivités territoriales ou leurs regroupements. Depuis les accords de Paris et d’autres initiatives similaires, l’on encourage les bailleurs de fonds internationaux à transférer les fonds et autres concours destinés à la lutte contre la pauvreté directement aux populations bénéficiaires. Il apparaît donc stratégique pour un Etat unitaire décentralisé comme le Cameroun de favoriser la coopération entre ses collectivités territoriales et entre celles-ci et les collectivités territoriales étrangères ou leurs regroupements, afin de capter le maximum de ressources additionnelles que draine le partenariat mondial pour le développement et que l’Etat central n’est plus à même de mobiliser. 
Comment une CTD pourrait-elle pleinement tirer profit de ce levier ? 
Il appartient prioritairement à l’exécutif municipal ou régional de s’entourer des compétences appropriées pour parler le langage propre à la coopération décentralisée et à l’action internationale des villes, des municipalités et des régions. Ce langage n’est rien d’autre que celui des objectifs de développement durable, du développement inclusif, de l’économie circulaire et solidaire, de l’égalité des sexes, des TIC, etc. La coopération décentralisée efficace passe par la gestion axée sur les résultats de développement durable et inclusif. L’autre aspect qui lui est indissociable est celui de la bonne gouvernance administrative et financière au sein de nos CTD. Avec en pole position, l’implication des organisations de la société civile, la reddition des comptes et la mise en place des cadres de redevabilité fonctionnels. Les donateurs se laissent souvent séduire par ces dispositifs de bonne gouvernance au niveau local. 
Y a-t-il des communes plus propices que d’autres à la coopération décentralisée ? 

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