« La pandémie a affecté le sous-secteur à un double titre »

Bidoung Mkpatt, ministre des Arts et de la Culture.

Monsieur le ministre, quelle est la raison d’être de cette rencontre inédite de deux jours entre les députés et le ministère des Arts et de la Culture ?
Il est important de relever que cette auguste initiative est une émanation de l’Assemblée nationale, plus particulièrement de la Commission des Affaires culturelles, sociales et familiales qui, dans le cadre de ses missions de suivi de l’activité gouvernementale, a souhaité avoir une sorte de regard synoptique sur les programmes d’activités du MINAC en général et spécifiquement, sur ceux en rapport avec la résilience des artistes, avant, pendant et après la crise sanitaire à la Covid-19, qui, comme vous le savez, a particulièrement dévasté le sous-secteur Arts et Culture. C’est ainsi que le 14 Avril dernier, nous avons reçu des mains de Madame l’Honorable présidente de ladite Commission, les termes de référence de cette mission et le 30 avril 2021, a eu lieu au MINAC, la séance de travail avec les membres de la délégation du bureau exécutif de cette Commission qui a permis d’harmoniser les activités du programme conjointement élaboré.
Ensuite, nous avons pu confirmer que le MINAC serait prêt pour accueillir l’importante délégation de la Commission en vue de lui permettre, de bien apprécier par les programmes mis en œuvre, la place et le rôle de la culture comme pilier du développement durable des pays ; et si possible de continuer le plaidoyer concernant la culture et qui nécessite, pour le plein rayonnement national et international de notre pays, des budgets conséquents. C’est donc avec une profonde gratitude que le MINAC accueille cette délégation des honorables députés, présidente et membres de la Commission des Affaires culturelles, sociales et familiales de l’Assemblée nationale qui va nous permettre de marquer un autre temps d’arrêt, de faire une évaluation d’étape des programmes menés en cette année 2021 difficile, au cours de laquelle notre pays reste frappé par les répercussions néfastes des crises diverses que sont : la crise économique, la crise sanitaire avec la pandémie Covid-19, etc. Il s’agit d’une sorte de démonstration pratique et concrète des efforts de mutations importantes et d’adaptation des activités à la difficile conjoncture que je viens d’évoquer ; ensemble de transformations en cours d’implémentation au sein du sous-secteur Arts et Culture.
Quels sont les enjeux de ces échanges pour le commun des Camerounais ?
Placées sous le thème : « Suivi de la contribution des Arts et de la Culture dans le développement économique et social du Cameroun: la résilience du sous-secteur avant, pendant et après la pandémie Covid-19 », les premières journées d’échanges entre la Commission des Affaires culturelles, sociales et familiales de l’Assemblée nationale et le MINAC, qui se déroulent du 3 au 4 juin 2021, au Musée national du Cameroun à Yaoundé, permettront aux directions techniques du département de sérier, résumer et démontrer comment celles-ci concrétisent la politique culturelle et l’organisation du sous-secteur Arts et Culture. Par ailleurs, les 25 pôles artistiques et culturels préfigurant les fédérations en gestation qui rassemblent par discipline les différents artistes du pays, vont exposer et démontrer aux députés de la Nation, les mesures et autres actions de résilience entreprises par chaque pôle artistique et culturel pour faire face aux diverses crises qui sévissent au Cameroun. Il s’agira notamment d’exposer leur sens de combativité, de professionnalisme et l’originalité des productions qu’ils développent pour vaincre l’inertie, le découragement, la désespérance et demeurer résilients. L’urgent étant de réinventer les plateformes d’expression, les modes originaux de production artistique et culturelle, qui s’arriment aux exigences de la nouvelle conjoncture de crise sanitaire et à celles de la digitalisation et de la numérisation. 
Vous évoquez cette crise sanitaire et la résilience des artistes, mais que fait concrètement l’Etat pour aider ce sous-secteur en ces moments complexes ?
Effectivement, vous le rappelez fort à propos, le contexte sanitaire mondial, depuis le début de l’année est dominé par la pandémie de Covid-19 qui a affecté le sous-secteur des Arts et de la Culture à un double titre : la disparition des icônes de l’art camerounais d’une part. A cet effet les responsables du MINAC, les artistes et hommes de culture ont toujours une pensée pieuse en hommage en la mémoire de nos illustres compatriotes disparus. Leurs œuvres survivront toujours au temps. Et d’autre part, il y a l’hibernation des activités artistiques et culturelles. 
Pourtant, grâce au Très Haut Charisme de Son Excellence Paul Biya, président de la République, chef de l’Etat, toujours attentif, voire proactif, l’effondrement prophétisé dans la culture camerounaise a été évité. Toutes les mesures idoines impulsées par le président de la République, chef de l'Etat, coordonnées par le Premier ministre, chef du gouvernement, sont strictement respectées par tous les Camerounais. Il n’est plus nécessaire dans le cadre de cette interview de les rappeler. Toutefois, au plan culturel il s’est agi d’abord du soutien du président de la République, chef de l’Etat à la structuration, dynamique qu’il a initiée en 1979 par la Charte culturelle camerounaise, et qui s’est concrétisée par la promulgation le 20 juillet 2020, de la loi 2020/011 régissant les associations artistiques et culturelles au Cameroun. 
Cette loi induit la structuration de ce sous-secteur, qui est une dynamique horizontale visant à regrouper les artistes par discipline artistique, mais aussi une dynamique verticale qui structure de manière pyramidale les associations artistiques et culturelles en mettant en place des compagnies au niveau communal, des Unions au niveau départemental, des Guildes à l’échelle régionale et des Fédérations à la dimension nationale. Désormais, l’amateurisme, la navigation à vue, les incohérences de toutes sortes qui avaient fait leur lit dans la culture, cèdent la place à une organisation rigoureuse sur le plan disciplinaire, territorial et managérial. 
Ensuite, la grande famille artistique et culturelle exprime sa reconnaissance au chef de l’Etat pour la mutation qui vient de s’opérer dans la Stratégie nationale de développement pour la décennie 2020-2030, et qui consacre le sous-secteur Arts et Culture, longtemps confiné au volet social, comme pilier de la transformation structurelle de l’économie par sa migration dans le secteur productif des industries et des services.
Dorénavant, la Culture va contribuer au développement de la production de la richesse et de la croissance par la promotion du tourisme culturel, vecteur d’un flux important de touristes internationaux, mais aussi de promoteurs d’emplois. L’une des résultantes immédiates sur le plan pratique est le projet d’organisation d’un village artistique et culturel en ce moment dans sa phase de mise en œuvre. Il comporte deux sites dont l’un, dédié à l’accompagnement, l’encadrement, etc., des leaders et membres de divers groupes spécifiques dans la création artistique, culturelle et à la production, est implanté au palais des Congrès de Yaoundé. L’autr...

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