Elections au Parlement panafricain : les raisons du blocage

Les travaux de la session ordinaire du Parlement panafricain (PAP) qui se tenaient à Midrand au siège de cette institution de l’Union africaine, depuis la mi-mai, n’ont pas pu aller à leur terme. Prévues pour l’élection du nouveau bureau de l’institution, ces assises, les premières en présentiel depuis octobre 2019 en raison de la pandémie du Covid-19, ont été ajournées au regard de graves dissensions enregistrées entre les membres. Des blocages sont en effet intervenus, imposant une suspension des travaux qui doivent reprendre à une date ultérieure, eu égard aux diverses interprétations des textes juridiques devant encadrer le processus qui doit conduire au remplacement du Camerounais Roger Nkodo Dang, le président sortant, qui vient d’achever son deuxième mandat à la tête du PAP. Celui qui assurait la police des débats au cours de cette session revient sur les blocages enregistrés et les mécanismes mis en place pour le retour à une situation normale.

Qu’est-ce qui s’est passé au cours de la dernière session du Parlement panafricain à Midrand en Afrique du Sud?
Mon mandat est arrivé à son terme. Il était question, pour moi, d’organiser des élections pour que soit désigné mon successeur. Je voudrais d’emblée préciser que je n’étais candidat à aucun poste au cours des travaux qui viennent d’avoir lieu à Midrand et qui ont été reportés. J’avais la police des débats à assurer, la sécurité au sein de l’hémicycle, dans la mesure où nous nous sommes retrouvés dans une salle des travaux où il n’y avait aucun huissier, aucun agent de sécurité. Il me revenait d’assurer toutes ces fonctions. Malheureusement, la tension est quelque peu montée entre les parlementaires. Comme dans toute chambre parlementaire, l’on assiste toujours à des tensions, des disputes. Cette fois au Parlement panafricain, nous nous sommes retrouvés face à deux camps opposés. Je dois préciser qu’il n’y a pas eu de violence physique sur des individus, mais beaucoup de tensions qui ont poussé à croire que les uns et les autres voulaient en venir aux mains. Compte tenu du fait que les deux camps étaient fortement opposés sur l’interprétation des textes. L’appel à candidatures pour pourvoir au poste de président a été lancé conformément à l’article 15 de notre règlement intérieur. Les candidatures ont été enregistrées. Au moment où le vote devait s’ouvrir, il y a eu un avis juridique demandé par un parlementaire sud-africain au conseiller juridique de l’Union africaine. Celui-ci imposait que seules deux régions sur cinq devaient compétir. Or, depuis la mise en place du Parlement panafricain, le poste de président a toujours été ouvert à toutes les régions. En fait, nous n’étions plus dans le domaine du droit, mais de la recherche d’un arrangement pour amener certaines régions à ne pas prendre part à cette phase de l’élection. Deux textes s’opposent ici, dont le Protocole de Malabo qui est une décision des chefs d’Etat africains et l’avis juridique demandé par un parlementaire.
Les travaux ont été suspendus pour reprendre quand ?
Des concertations sont envisagées pour la reprise de la session élective. Nous ne savons pas encore quand. Mais nous nous y employons, en accord avec l’Union africaine. Pour cela, le président en exercice devra donner son avis, parce qu’en l’état actuel, l’avis juridique présenté peut donner lieu à plusieurs interprétations. Celui-ci évoque le principe de la rotation. Ce que l’on constate aujourd’hui, c’est que ce texte n’a pas été ratifié par la plupart des Etats qui appellent à la rotation en ce qui concerne la présidence. Le mois d’ao...

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