« Les travaux vont recommencer »

Emmanuel Nganou Djoumessi, ministre des Travaux publics.

Monsieur le ministre, vous avez rencontré les forces vives et leaders d’opinion de la région du Nord-Ouest le 9 juin dernier pour qu’ils puissent sensibiliser les populations riveraines de l’axe Babadjou-Bamenda. Avez-vous l’impression que c’est le meilleur moyen pour faciliter la reprise des travaux ?
La stratégie et le plan d’action que j’ai présenté à notre partenaire financier pour la reprise des travaux est assise sur ce j’ai appelé la mobilisation citoyenne. Je dois ajouter que ce qui a fondé le choix de Buns, Bofas et Edge, c’est leur ancrage sociologique dans la région. Ce qui devrait faciliter la communication sociale autour du projet. Il ne s’agit pas de militariser les travaux de construction, ce n’est pas envisageable. Ceux qui y sont bénéficient de la protection sécuritaire comme tout autre mais, ne donnons pas l’impression qu’il faille absolument militariser l’itinéraire. C’est de la mobilisation citoyenne qu’il s’agit. C’est pour cela que nous avons rencontré les autorités municipales, les leaders d’associations, certains leaders religieux, afin qu’ils portent les messages qui indiquent l’intérêt de la route, la consistance des travaux, avec en plus de la route, plus de 50 km de routes de désenclavement des bassins de production. J’ai d’ailleurs rencontré des leaders des associations de production agricole des axes à bitumer. Ils ont compris. Il n’y a pas de risque zéro. Je ne peux pas jurer qu’il n’y aura jamais un coup de feu. L’essentiel est que toutes les mesures soient prises pour les éloigner, les atténuer. Je me félicite déjà de ce que les autorités municipales aient mis sur pied des comités de route. J’ai reçu des correspondances des autorités traditionnelles qui ont pris l’engagement de se mobiliser le moment venu pour que le matériel du génie civil engagé dans les travaux ainsi que le personnel soient protégés pour que les travaux avancent sans discontinuité.  
Pourquoi ne pas explorer la piste du Génie militaire pour la conduite de ces travaux ?
Le Génie militaire a le savoir-faire, mais ce n’est pas une entreprise de construction routière. Ce chantier, ce n’est pas juste un entretien routier. Le Génie militaire a certes le savoir-faire, mais il faut des équipements précis pour reconstruire une route comme celle-là, qui plus est, un corridor. Quand je dis qu’on ne va pas militariser les travaux, cela ne veut pas dire que le gouvernement ne va pas sécuriser les travaux. Ce sera fait. Mais, il faut réussir à vaincre la peur. On a réussi à construire dans la tête de bon nombre de gens qui doivent s’y mobiliser que c’est véritablement difficile. Il faut sortir cela de l’esprit de ceux qui y travailleront, qui y travaillent d’ailleurs. Parce que ces trois entreprises sont déjà sur le terrain, elles font des études. Je dois dire que Babadjou-Bamenda n’est pas le seul chantier en arrêt dans la région du Nord-Ouest. Nous avons 24 projets routiers dans cette région qui ne sont pas en exécution parce que les entreprises ne peuvent pas se mobiliser sans les conditions de sécurité garanties alors qu’elles ont reçu des allocations budgétaires depuis 2017. J’ai parfois reçu des demandes de certains chefs d’entreprises qui veulent que je les démobilise d’un axe routier vers un autre, ce que je n’accepte pas. Pour la construction de la Ring Road par exemple, les financements sont disponibles. J’ai lancé l’avis d’appel d’offres pour la construction du premier lot Kumbo-Misaje-Nkambe avec le contournement de Nkambe et l’aménagement de la voirie urbaine. Un seul soumissionnaire s’est prononcé. Nous sommes en discussion avec le partenaire financier, la Banque africaine de Développement, pour voir comment nous pouvons faire pour le retenir.  
Désormais, les travaux de cette route de près de 52 km ont été scindés en quatre lots. Quelle est la nouvelle échéance de livraison de ce chantier lancé en 2017 ? 
L’échéance de livraison de cette route va dépendre du début des travaux proprement dits. Je ne voudrais pas qu’il y ait une discontinuité dans l’exécution des travaux, c’est pour cela qu’il faut cette mobilisation pour que rien n’intervienne pour perturber la sérénité dans l’environnement des travaux. Le plus long itinéraire c’est 18 km, les contrats seront négociés de telle manière que nous puissions organiser des travaux de jour et de nuit. 
Un autre chantier en berne pour des raisons similaires est celui de la route Mora-Dabanga-Kousseri. Monsieur le ministre, qu’est-ce qui coince ?
C’est la même situation que nous avons connue : les conséquences de l’insécurité. Le président de la République avait autorisé le déploiement du Génie militaire dans le cadre d’une régie axée sur les résultats et la maîtrise d’ouvrage assurée par le Mintp. Là encore, le Génie militaire a les connaissances techniques mais il faut les équipements appropriés. C’est ce facteur qui a limité l’atteinte des résultats assignés. Quoi qu’il en soit, il y avait pour l’aménagement de  Mora-Dabanga-Kousseri, 205 km de route et les aménagements socioéconomiques de base. Le Génie militaire a formidablement exécuté les aménagements sociaux. Il a même entrepris de reconstruire la route et le processus est bien avancé, mais a été limité par deux choses essentielles : la complexité des procédures de décaissement des ressources disponibles avec des règles assez complexes dans un processus de régie et les équipements. Le Génie militaire en a cherché partout y compris dans les pays voisins, mais ces équipements étaient proposés à des coûts de location énorme...

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