Jean Marie Dongo: « 40% des PME actuelles sont créées dans le secteur des TIC »

Directeur de SUP’PTIC.

Monsieur le directeur, après la réorganisation de votre établissement, quelles nouvelles offres de formation comptez-vous développer dès 2017 pour accompagner le développement du numérique au Cameroun ? Après le texte du chef de l’Etat qui a non seulement réorganisé l’école, mais aussi changé la dénomination de notre institution, le premier travail à faire dès 2017, si nous laissons de côté la mise en place des organes de gestion, notamment le conseil de direction, il y a effectivement des choses qui seront faites par l’école en 2017. Nous sommes déjà en train d’engager un vaste mouvement au niveau de la révision des programmes, pour la prise en compte du périmètre de formation qui a été élargi aux TIC. Il est notamment question de savoir quelles sont les filières qu’il faut lancer pour accompagner le développement de l’économie numérique dans notre pays. Sur le plan scientifique, cela implique qu’on aille vers les structures, sur le terrain pour repérer les nouveaux besoins. Mais déjà, nous savons que les problèmes des systèmes d’informations sont réels, avec les cas de piratages tant au niveau des banques que des administrations. Il nous faut donc pouvoir développer des filières de formation rattachées à la sécurisation des systèmes d’information, de contrôle et même de la mise en place des systèmes en question. Bien sûr, il y aura d’autres filières à développer mais nous voulons d’abord repérer les besoins après un travail de terrain, pour ne pas se déconnecter de la réalité. L’idée étant de former des professionnels que l’emploi attend, des diplômés recherchés et courtisés. C’est dire qu’en 2017 vous serez encore à la formulation des nouveaux programmes… Du tout ! La réflexion autour des nouveaux programmes liés à l’économie numérique a commencé avant le décret du chef de l’Etat. Dès que le président de la République a demandé à notre tutelle technique de veiller à ce que le Cameroun puisse rattraper son retard numérique, il nous avait été instruit de commencer à préparer cette transition. De nouveaux modules ont été insérés dans le programme des étudiants actuellement en formation dans notre école, pour prendre en compte cette préoccupation. C’est dire que dès la rentrée prochaine, avec le travail scientifique qui sera fait, nous serons déjà à même d’ouvrir de nouvelles filières de formation. L’attention portée au numérique par le gouvernement a pour objectif d’en faire un secteur créateur de richesses et d’emplois. Comment comptez-vous intégrer cette donne de manière à former des entrepreneurs et non pas des chercheurs d’emplois ? Dans le cadre du programme de la refondation, nous avons revu ce que nous appelons généralement les mémoires, qui étaient juste des documents académiques. Nous avons migré vers ce que nous avons appelé des projets de fin de formation, avec un objectif très précis. Les étudiants doivent travailler sur des projets qui peuvent donner lieu à la création d’entreprises, ou tout au moins à des innovations au sein des entreprises existantes, pour créer la richesse. Puisqu’on travaille déjà avec des entreprises, pour repérer des besoins réels, des préoccupations précises, et les étudiants travaillent pour aider ces entreprises à trouver des solutions. Il y a même des projets sponsorisés par des entreprises. Naturellement, il existe des projets qui sont des idées de création des entreprises. Depuis la mi-décembre, les étudiants sont justement en train de soutenir leurs projets. Nous les mettons par groupes de quatre et cinq, constitués d’ingénieurs, d’étudiant ayant une formation de manager, etc. L’idée étant de prendre en compte toutes les sensibilités nécessaires à la bonne gestion d’une entreprise. Depuis trois ans que nous avons réorienté ainsi les soutenances, des étudiants ont créé des entreprises viables et rentables, simplement sur la base de cet accompagnement. Quelques exemples d’entreprises déjà créées par vos étudiants ? Nous allons participer dans quelques jours au Palais des congrès de Yaoundé, au lancement de manière ...

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