CEMAC : les dossiers chauds au sommet

L’enjeu de ce sommet extraordinaire est d’évaluer les crises auxquelles la sous-région est confrontée. Puis, de prescrire des mesures appropriées de relance économique.

La situation macroéconomique qui prévaut dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) est pour le moins préoccupante. Les chiffres le confirment, avec « une récession de -1,7% en 2020, contre une croissance initialement prévue de 3,3% avant la survenance de la pandémie de Covid-19 ». Pour 2021, la Beac prévoit que la reprise sera faible, du fait de la persistance de la crise sanitaire et des retards enregistrés dans le déploiement des campagnes de vaccination. C’est pourquoi elle projette cette année un taux de croissance du PIB réel de seulement 1,3% contre -1,7% l’an dernier.
En outre, les crises sécuritaires et sociopolitiques auxquelles font face certains pays-membres de la Cemac ont des répercussions indéniables sur leurs économies. Quelles mesures de redressement mettre en œuvre dans cet environnement difficile pour relancer les activités économiques, créer des emplois et lutter contre la pauvreté ? Telle est la question centrale au cœur de la réunion en visioconférence, ce 18 août 2021, des plus hautes autorités de la sous-région. Les enjeux de ce sommet extraordinaire sont d’ordre sécuritaire, sanitaire et social, économique et financier, monétaire et budgétaire. Sans oublier les réformes structurelles pour une diversification accrue des sources de croissance.                                                                                                                                                                    
Front commun contre le terrorisme                                                                                              
Les chefs d’Etat se retrouvent au moment où on note une résurgence des crises sécuritaires. En effet, dans le pourtour du bassin de Lac Tchad, il y a le réveil du groupe terroriste Boko Haram qui s’est illustré ces dernières semaines par des attaquantes meurtrières au Cameroun et au Tchad. Dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun, les actes de défiance des insurgés continuent à mettre à mal l’activité économique dans cette partie du pays. En RCA, de nombreux groupes rebelles sont en activité dans plusieurs localités du territoire. Il sera donc question, pour les dirigeants de la communauté, d’afficher un front commun et leur solidarité pour vaincre ces crises, rétablir la paix et la sécurité et condamner les actes barbares perpétrés par les groupes terroristes dans la sous-région.                                                                   
Covid-19 : mobilisation pour la vaccination
Il sera également question d’évaluer les différentes mesures mises en œuvre dans le cadre de la riposte à la crise sanitaire. Ce sera l’occasion de réaffirmer l’efficacité des vaccins mis au point pour se protéger contre le nouveau coronavirus, y compris contre les variants en circulation. Alors que les campagnes de vaccination n’ont pas encore permis d’inoculer le sérum à la majorité des populations de la Cemac, les chefs d’Etat devraient appeler à la mobilisation en faveur de l’accélération de la vaccination pour atteindre le niveau d’immunité collective nécessaire. Pour ce faire, ils vont plaider pour le financement de l’accès au vaccin.                                                        
Mesures économiques nouvelles 
Les pistes de relance nouvelles vont également être explorées en tenant compte des défis sécuritaire, sanitaire, économique, monétaire, financier et social actuels. Les chefs d’Etat vont décider de l’affectation partielle des ressources issues des Droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international (FMI) en vue de la réduction des arriérés intérieurs et du renforcement des fonds propres du système bancaire. Tout en atténuant l’exposition des banques sur les Etats. L’enjeu de la rencontre se trouve aussi dans le soutien que la Cemac doit apporter à l’appel de la conférence de Paris du 18 mai 2021 sur la relance des économies africaines, pour une allocation globale d’un montant de 100 milliards de dollars en DTS au profit de l’Afrique. Par ailleurs, la Cemac devrait exprimer sa solidarité en faveur des déclarations d’Abidjan au sujet de la reconstitution des ressources 2020 de l’Association internationale de développement (IDA 20). L’IDA étant un organisme de la Banque mondiale dont les ressources proviennent de ses Etats-membres les plus riches. Au-delà, la communauté internationale sera sollicitée pour la relance et la reconstruction des économies de la Cemac. Le plan communautaire de relance étant estimé à 7 284,9 milliards de F dont 2 563,4 milliards de F pour le financement de 12 projet intégrateurs.  
                                                                             
Consolider les réserves de change                                                                                                            
Les efforts conjugués de la Beac et des Etats ont permis de reconstituer jusqu’ici les réserv...

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