« La vigilance reste de mise »

L’éclairage du Pr. Laurent Serge Etoundi Ngoa, ministre de l’Education de base.

Monsieur le ministre, sous quel signe placez-vous l’année scolaire qui démarre ce lundi ?
La pandémie à Covid-19 est venue perturber nos années scolaires et celle de 2019-2020 en a beaucoup souffert. II y a eu des interruptions de cours. Des enseignants ont été malades. Heureusement, des mesures ont été renforcées dans notre pays par le président de la République dans plusieurs domaines. Notamment en ce qui concerne la santé et l’éducation. Des infrastructures nouvelles ont vu le jour à cause de cette pandémie. L’année scolaire 2019-2020 n’a pas été comme les précédentes avec des vacances plus longues que d’habitude. Pour cette année scolaire, le chef de l’Etat a souhaité, le Premier ministre nous l’a répété que vu que le Cameroun a quand même maîtrisé l’expansion du coronavirus, nous devons revenir à une année scolaire 2021-2022 normale. Au niveau de l’éducation de base, nous avons terminé tous les programmes scolaires et les examens à temps. Ce qui a fait qu’en fin juillet, nous étions tous en vacances. Nous plaçons donc cette année sous le signe de la régularité  des programmes, des comportements et surtout sous le signe de la maîtrise accrue de la pandémie à Covid-19.

L’année dernière, des kits sanitaires ont été distribués dans les écoles pour barrer la voie au Covid-19. Qu’en sera-t-il cette année ?
Nous n’avons rien arrêté. En ce moment, nous continuons à recevoir du matériel et nous le dispatchons dans les régions.  Même si la situation semble maîtrisée dans l’arrière-pays, la vigilance reste de mise. Les mesures barrières doivent toujours être respectées. C’est pour cela que nous envoyons tout le matériel, sans regarder s’agit des écoles des villes ou de village. Avec l’arrivée de la vaccination, nous allons être un peu plus exigeants,  même si elle n’est pas obligatoire. Nous allons organiser des campagnes de vaccination du staff dans les écoles pour minimiser la contamination. 

Au-delà du défi sanitaire, la sécurité est appelée à être davantage renforcée dans certaines écoles du pays. Quelles garanties pour le déroulement des cours dans les régions en insécurité ?
Le ministère de l’Education de base fait partie du gouvernement. Il y a des départements en charge de la sécurité qui se déploient en milieu scolaire et ailleurs, pour que la sécurité soit. Je pense que nous avons connu une nette amélioration dans les zones d’insécurité. La situation semble sous contrôle dans ces régions. N’empêche que nous devons demeurer prudents et vigilants parce que l’ennemi ne dort jamais. Au regard du travail abattu par nos forces de défense, nous avons certaines garanties qui montrent que nous pouvons aller à l’école.

Comment comprendre ce nouveau découpage de l’année scolaire avec des trimestres qui s’entrecoupent ?
Nous avons toujours trois trimestres. Rien n’a changé. Le découpage de l’année scolaire a toujours été le même. Peut-être que dans le communiqué, nous avons permis que la majorité le constate mais dans l’ensemble, rien de fondamental n’a changé. Il peut arriver qu’il y ait des interruptions de deux ou trois semaines mais, nous avons placé cette année sous le signe du retour à la normale. Nous sommes sur la bonne voie.

Ne faudrait-il pas plus d’enseignants avec le système de mi-temps qui multiplie le volume d’heures de cours ?
Ce n’est pas seulement la mi-temps qui demande les enseignants. Nous sommes en situation de pénurie d’enseignants dans certaines zones. Le chef de l’Etat a signé un accord avec nos partenaires au développement afin que nous puissions bénéficier de plus en plus de maîtres. Cette opération est venue comme une accélération des actions similaires qui étaient déjà en place. Maintenant, nous avons constaté que dans certaines localités, il y avait un déficit d’enseignants. Il ne faut pas oublier que nous sommes partis d’une situation de déficit dans les années 1990 où l’ajustement structurel avait ralenti ce processus de recrutement. Lorsqu’on a ouvert, on avait déjà un gap énorme à combler. C’est l’argent qui manque le plus. Ceci alors que l’on a connu une démographie scolaire demandant plus de maîtres pour respecter les ratios
Globalement, quand on étale la carte scolaire du Cameroun, on se rend compte que le ratio de l’Unesco qui est de trois maîtres pour une école de plus de 100 élèves, nous nous retrouvons depuis 2019 à 0,89 sur ce ratio. Il y a des écoles qui n’avaient même pas de maîtres. Nous allons conjuguer les efforts avec la fonction publique et nos partenaires au développement, en l’occurrence la Banque mondiale qui ont véritablement soutenu le Cameroun, après un accord avec le chef de l’Etat qui a autorisé le Minepat à le signer à travers le Programme pour la réforme de l’éducation au Cameroun. Le Programme pour la réforme de l’éducation au Cameroun est celui qui conduit cette réforme. Nous avons commencé par recruter 3000 instituteurs par an, sur une durée de quatre ans. Nous devons avoir 12 000 maîtres. Lorsque nous avons fait la première opération, nos partenaires ont estimé que les choses commençaient à être maîtrisées. La seconde a été beaucoup mieux et ils ont décidé de donner un financement additionnel pour nous soutenir. Aujourd’hui, au lieu de 12 000 maîtres, on devrait en avoir 18 000. Ils ont encore ajouté trois ans. Ce partenariat s’opère de manière très rationnelle. On ne doit plus recruter pour recruter. Il fallait d’abord évaluer le gap par région. Après la première phase de recrutement, trois régions étaient devenues auto-suffisantes et d’autres ont...

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