Energie renouvelable : l’urine, une source inattendue

Marie Paulette Syntiche Bott, 25 ans, vient de décrocher son diplôme d’ingénieur des travaux, grâce à un déchet naturel qui permet d’alimenter des ampoules.

On ne le croirait pas, mais c’est bien ce bout de femme de 26 ans, qui est l’auteure d’un prototype d’énergie conçue à partir de l’urine. La soutenance de Marie Paulette Syntiche Bott, le 25 septembre dernier, a fait le tour des réseaux sociaux. Un génie camerounais, qui s’est révélé au grand jour grâce au thème de sa recherche : « Conception et réalisation d’un kit biomasse alimenté par l’hydrogène pour la production de la bioélectricité à partir de la pile à combustible microbienne ; Cas d’urine ». Mention finale : « Très bien avec félicitations du jury ». Pour le jury et ses camarades, de la filière Energie renouvelable : option Biomasse, le sujet sort du lot. « Je travaillais jour et nuit pour chercher ce qui pouvait sortir des sentiers battus. J’ai observé les difficultés que les populations du Grand Nord rencontrent en termes de coupures d’électricité. Je me suis demandée en tant qu’ingénieur, ce que je pouvais faire pour produire une énergie avec des déchets. J’ai d’abord pensé à la salive, ensuite au sang, et mon choix s’est finalement porté sur l’urine. J’en ai parlé à un ami. Il s’est mis à rire. Mais je n’ai pas baissé les bras. J’ai fait des recherches et je me suis rendue compte qu’elles avaient déjà été réalisées au Nigeria. Alors je me suis mise au travail », raconte-t-elle. « C’est trois jours avant la soutenance que j’ai réussi à faire fonctionner mon prototype. J’avais presque perdu l’espoir de soutenir ce jour-là », poursuit-elle. Jusqu’ici, Bott utilisait l’urine des enfants et des jeunes pour son expérience. Aujourd’hui, elle poursuit ses recherches en testant l’urine des adultes. « J’ai constaté que l’urine masculin produisait plus d’énergie, contrairement à celle de la femme. Car avec le cycle menstruel et la période féconde, son organisme subit trop de troubles », ajoute-t-elle. L’urine lui est fournie par ses proches et parfois par la prison centrale de Maroua de Zokok avec laquelle elle collabore dans ses recherches. 
Dans son quartier, 400 places Pitoare, à Maroua, Bott ne passe plus inaperçue. Les réseaux sociaux lui ont fait une part-belle et désormais, c’est par le « mon ingénieur » qu’elle est interpellé...

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