Vivre ensemble : le chantier urgent

Ces trois dernières années, les discours haineux et tribalistes se sont multipliés, alors qu’un arsenal de mesures a été mis en place pour enrayer le phénomène.

La vie en communauté a longtemps été saine et harmonieuse au Cameroun, pays riche de par sa diversité ethnique et culturelle. Malheureusement, depuis quelques années, l’air est pollué par la recrudescence des discours haineux et xénophobes. Dans les médias, journalistes, universitaires et d’autres personnalités issues de divers milieux y mettent du leur pour semer allégrement les germes de la division. C’est encore pire dans les réseaux sociaux où plusieurs internautes s’en prennent, sans complexe, à telle ou telle ethnie, demandant à d’autres de « rentrer chez eux ». Par ailleurs, certains hommes politiques remuent le couteau dans la plaie en attisant la haine tribale pour tenter de s’attirer la sympathie de quelques électeurs. C’est ainsi que les menaces au vivre ensemble se sont amplifiées au lendemain de l’élection présidentielle de 2018, du fait de l’irresponsabilité de certains acteurs politiques. 
Trois ans plus tard, la situation reste préoccupante. Suffisamment pour attirer l’attention du chef de l’Etat. « S’agissant de l’unité nationale, certains d’entre vous ont fait le choix malheureux de faire alliance avec les démons de la haine et de la division. Mus par un fanatisme barbare, souvent conçu et alimenté depuis des pays étrangers ou par un usage pervers des réseaux sociaux, ils tentent de saborder les bases de la Nation », a déploré « l’homme du Renouveau » dans son discours à la jeunesse le 10 février 2021. Dans cette même adresse, il exhorte les jeunes à prendre leurs distances avec ces « anti-modèles ». Car, « ils ne contribuent pas à la construction d’un Cameroun prospère et uni dans sa diversité, un Cameroun exemplaire que nous souhaitons de tous nos vœux. »  


Riposte
Pour soigner le mal, plusieurs mesures ont été prises et d’autres sont en train d’être implémentées. C’est dans ce sens que l’article 241 de la loi portant Code pénal a été modifiée en complétée en décembre 2019. A travers de nouvelles dispositions réglementaires, l’outrage à la race ou à la religion est désormais punie d’une condamnation allant de six jours à six mois d’emprisonnement, avec une amende comprise entre 5000 F et 500 000 F. Dans le cas où l’infraction est commise par voie de média ou de tout autre moyen susceptible d’atteindre le public, le maximum de l’amende est porté à 20 millions ...

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