« Une telle activité ne peut rester sans encadrement »

Valentin Mbozo’o, directeur général du Groupement Interbancaire monétique d’Afrique centrale.

Monsieur le Directeur général, le dernier rapport de la BEAC sur les services de paiement par monnaie électronique dans la CEMAC fait état de ce que les transactions via le Mobile Money ont augmenté de façon exponentielle. Qu’est-ce qui justifie cette ruée ? 
Les transactions mobiles connaissent une progression dans l’ensemble des pays de la CEMAC. Cette évolution est en grande partie due à la nature des différents services proposés rencontrant les attentes des populations, parmi lesquels on peut citer le transfert d’argent par mobile, avec ce que cela comporte comme accès facile et rapide des populations à l’argent. Nous connaissons également, depuis l’avènement de la pandémie à Covid-19, une forte progression de la digitalisation des paiements. L’activité du Mobile Money bénéficiant de cet effet de levier pouvant tout aussi justifier cette croissance exponentielle. Un autre facteur significatif porte sur l’avènement de l’interopérabilité des mobiles GIMACPAY, avec la convergence des transactions entre les comptes mobiles, les comptes bancaires et les transferts internationaux entrant dans la CEMAC, facilitant et décloisonnant différents canaux d’intermédiation financière faisant interopérer plus de 25 millions de portemonnaies électroniques en Afrique centrale depuis juillet 2020.

Le GIMAC est le précurseur de l’interopérabilité des transactions monétiques entre les opérations de téléphonie mobile notamment, dans la sous-région. Comment est encadrée cette activité de manière générale ?
Je vous remercie de me donner l’opportunité de vous situer sur cet important chantier d’inclusion financière de la sous-région interconnectant à travers l’écosystème GIMACPAY, la totalité des opérateurs Mobile Money des pays de la CEMAC. Outre ces opérateurs mobiles, il intègre, sur le volet mobile, un certain nombre de banques et établissements de micro finance de la sous-région. De 1,2 million de transactions mobiles pour une valeur de 21 milliards de F traités en 2020, on est passé, à fin octobre 2021, à près de 5 millions de transactions traitées pour un total de 121 milliards de F, soit une croissance de 471% en nombre et 576% en cumul des montants traités.
Vous comprendrez qu’une telle activité brassant tant d’argent ne peut rester sans encadrement des autorités monétaires de la sous-région. Déjà en 2011, le Règlement n° 01/11/CEMAC/UMAC relatif à l’exercice de l’activité d’émission de monnaie électronique était déjà un premier jalon permettant aux banques en association avec les opérateurs mobiles, d’exercer l’activité éponyme sous réserve de la délivrance des autorisations d’émission de la monnaie électronique. Tenant compte de l’évolution de l’activité et de l’environnement financier de la sous-région, le règlement 04/18/UMAC/COBAC relatif aux services de paiement dans la CEMAC du 21 décembre 2018 est venu renforcer l’encadrement de cette activité avec un statut nouveau d’établissement de paiement, en tant que structure de d’intermédiation financière, en plus des banques et des établissements de micro finance. Conformément à ce règlement, l’activité de Mobile Money est désormais exercée par les établissement...

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