« L’insuline est gratuite pour les moins de 25 ans »

Pr. Suzanne Sap Ngo Um, pédiatre endocrinologue, chef de service de diabétologie et endocrinologie du Centre mère et enfant de la Fondation Chantal Biya.

Quel est l’état de la prise en charge du diabète chez l’enfant au Cameroun ?

La prise en charge du diabète chez l’enfant a démarré au Cameroun en 2010 avec la création des cliniques du diabète. Ce ne sont pas des hôpitaux spécialisés, mais un service à l’intérieur d’un hôpital qui met de l’insuline à la disposition du jeune patient, du matériel pour surveiller sa glycémie et un médecin ou un infirmier d’éducation pour l’accompagner dans cette rude épreuve. Le Cameroun compte à présent 12 cliniques sur l’ensemble du territoire. L’idéal serait d’avoir à la fois dans un même service, un médecin, un psychologue, un diététicien et des infirmières d’éducation. Malheureusement, les moyens financiers et logistiques nous font défaut. Néanmoins, l’insuline est gratuite pour tous les moins de 25 ans.

Où en est-on avec le programme « Changing Diabetes in Children » ?

La première étape de ce programme s’est récemment achevée. Puis, « Changing Diabetes in Children » a prolongé sa présence au Cameroun pour trois mois. Une initiative mondiale portée par des personnes vivant avec le diabète avec l’appui du laboratoire Novo Nordisk, fabricant d’insuline. Ce prolongement a été effectué en attendant que l’Etat prenne totalement en charge les jeunes malades. N’oublions pas que le traitement du diabète se situe entre 700 000 et un million de F par patient par an. Le salaire minimum étant de 28 000 F, le Produit intérieur brut ne permet pas aux Camerounais, encore moins aux fonctionnaires de payer ces soins. Nous plaidons pour que le diabète de l’enfant fasse partie de l’assurance santé.

Peut-on prévenir cette maladie ?

En l’état actuel des recherches, on n’a pas encore une idée de la prévention. Ce n’est pas à cause de la génétique, encore moins de l’alimentation. C’est juste un défaut de sécrétion de l’insuline par le pancréas de l’enfant. Cet organe se retrouve alors dans l’incapacité de secréter, à ...

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