BEAC-sociétés extractives : le rapatriement des devises en débat

Douala, poumon économique de la CEMAC, va peut-être servir de rampe de lancement de la nouvelle relation entre la Banque centrale et les entreprises pétrolières et minières. Après plusieurs concertations hors de l’espace CEMAC, le gouverneur de la Beac, Abbas Mahamat Tolli, a renoué les échanges hier, 17 novembre, avec les sociétés nationales des secteurs extractifs de la CEMAC. Jusque-là, le secteur pétrolier a évolué dans un contexte marqué par l’application progressive de la réglementation des changes, depuis son entrée en vigueur en mars 2019. On sait depuis hier qu’elle sera enfin applicable à tous les acteurs du secteur  pétrolier et minier, à compter du 1er janvier 2022. Cette fermeté,  loin d’être une tracasserie, découle en fait de la volonté exprimée par les chefs d’Etat de la CEMAC lors de leur sommet extraordinaire du 18 août 2018. L’enjeu majeur ici tourne autour de la consolidation des avoirs extérieurs de la CEMAC. La nouvelle réglementation renforce tout simplement les dispositions en matière de rapatriement et de rétrocessions des devises par les agents économiques.
Selon le gouverneur de la BEAC, si l’obligation de rapatriement ne concernait que les  recettes d’exportation dans le règlement de 2000, le texte expliqué hier étend cette obligation à la quasi-totalité des flux entrants. Il s’agit d’élargir l’assiette des rétrocessions à la banque centrale. La nouvelle donne va ainsi permettre une gestion plus efficiente des réserves de change, et une conduite optimale de la politique monétaire de la CEMAC. La stabilité de la monnaie s’en trouvant confortée, explique Abbas Mahamat Tolli.
En effet, l’entrée en vigueur de la nouvelle règlementation en matière de change a entrainé une nette augmentation des rapatriements et des rétrocessions effectuées par les établissements de cr&e...