« Un bénéfice important doit revenir aux communautés »

Chiara Dezzi Bardeschi, Executive Officer du Bureau régional de l’Unesco pour l’Afrique centrale, chef secteur culture par intérim.

Quels sont les avantages d’une inscription au patrimoine mondial de l’humanité ? 
Tout d’abord, permettez-moi très rapidement, d’évoquer le concept de « patrimoine mondial ». Quand on parle de patrimoine mondial, on se réfère à la Convention de l’UNESCO de 1972 concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel. C’est le cadre de référence mondial qui définit le genre de sites - naturels ou/et culturels ou mixtes - dont on peut considérer l’inscription sur la « Liste du patrimoine mondial ». Il fixe aussi les « devoirs » des États parties dans l’identification de sites potentiels, ainsi que leur rôle dans la protection et la préservation des sites. Pour ce qui est des avantages, objet de votre question, il faut de prime abord souligner le haut niveau de reconnaissance et de visibilité à travers un label international. Un site inscrit au patrimoine mondial jouit ainsi d’une valeur universelle exceptionnelle, c’est-à-dire qu’il présente « une importance culturelle et/ou naturelle tellement exceptionnelle qu'elle transcende les frontières nationales et qu'elle présente le même caractère inestimable pour les générations actuelles et futures de l'ensemble de l’humanité ». Le deuxième avantage c’est celui de l’intégrité du site et toute la dynamique de protection et de conservation inhérente à l’inscription du bien. Mais il y a également un bénéfice important qui doit revenir aux communautés. Depuis 2004, tous les sites qui sont inscrits, doivent être accompagnés d’un plan de gestion élaboré de la manière la plus participative et inclusive avec les acteurs institutionnels, gouvernementaux, mais aussi locaux et communautaires autour et dans ces sites : le plan de gestion est ainsi un outil pour encadrer cette participation effective et inclusive des communautés locales, pour en assurer leur résilience socio-économique. Par ailleurs, les pays qui ratifient la Convention ou qui veulent inscrire des sites ont la possibilité d’accéder au fonds du patrimoine mondial, en vue d’une assistance internationale, pour appuyer le suivi et l’évaluation, des renforcements des capacités, des mises à jour des listes, etc. 

Le Cameroun a présenté un certain nombre de candidatures. Où en est-on aujourd’hui ?
La dernière session du Comité du patrimoine mondial a eu lieu en juin-juillet 2021 et le Cameroun n’y a pas présenté de dossiers. Toutefois, l’État partie travaille ces dernières années à documenter un certain nombre de sites pour des potentielles futures candidatures.  Le comité que je viens de citer a validé le nouveau plan d’actions régional pour l’Afrique pour la période qui va de 2021 à 2027. C’est le fruit d’un vaste exercice auto-déclaratif de tous les États parties du continent sous forme de rapport périodique. Ce rapport montre clairement que l’une des priorités pour l’Afrique sera d’assurer une meilleure représentation des sites pour...

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