Interview: «Le plein rendement ne tardera pas à être au rendez-vous»

Georges Elanga Obam, ministre de la Décentralisation et du Développement local

Monsieur le ministre, voici un an déjà que les premiers Conseils régionaux ont été élus. Au-delà de la satisfaction d’avoir vu naître ces collectivités, quel premier bilan en faites-vous aujourd’hui ?

Sur le bilan des Conseils régionaux un an après les élections régionales qui se sont tenues  le 6 décembre 2020, il convient de noter que peu après ces élections, les organes  exécutifs et bureaux régionaux ont été mis en place avec succès par le biais d’une élection démocratique. Les premiers responsables administratifs (Secrétaires des conseils régionaux et receveurs régionaux) ont été désignés pour accompagner les équipes en place. Le dispositif particulier pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui prévoit des « Public independent conciliators » dont la mission est d’examiner et de régler à l’amiable les différends entre les usagers et les administrations régionales et communales, a été depuis opérationnalisé par la nomination des titulaires de ces fonctions.

D’une région à l’autre, l’on observe un déploiement très actif des exécutifs et membres des bureaux régionaux sur le terrain pour approfondir la connaissance des attentes et préoccupations des populations. De nombreuses initiatives de nature à impulser leur développement socio-économique ont été engagées et transparaissent d’ailleurs dans les orientations de leurs budgets. Je ne peux m’empêcher de noter avec une grande satisfaction, le déploiement des régions sur le chantier de l’élaboration des Plans régionaux de développement (PRD), en tant qu’outils de vision stratégique de leur développement arrimés aux orientations stratégiques nationales et aux principaux agendas de développement à l’échelle africaine et mondiale.

Pour une première année de fonctionnement, je dois dire que je suis globalement satisfait des résultats obtenus, qui attestent de l’engagement des Conseils régionaux à relever les défis qui les interpellent. Je n’ai pas de doute que le plein rendement ne tardera pas à être au rendez-vous, avec la finalisation du cadre juridique de leurs interventions en matière de compétences transférées, la mise en place de leurs administrations et les allocations de ressources financières attendues.

Comprenez-vous les attentes des Camerounais sur le déploiement effectif des Régions au cours de l’année qui commence dans quelques semaines ?

La mise en place des régions participe effectivement de la volonté de répondre aux nombreuses attentes des populations en termes de développement économique et social de leurs territoires. L’énoncé des compétences transférées par l’Etat aux Régions ne permet pas de douter de cet objectif. Il est important de savoir que les Conseils régionaux sont à pied d’œuvre depuis plusieurs mois, pour se donner les moyens de répondre aux attentes des populations. Je voudrais d’ailleurs saisir l’occasion de cette tribune, pour leur signifier toute mon appréciation pour la promptitude avec laquelle ils se sont approprié leurs missions. Sans attendre, les conseils se sont lancés dans un chantier de diagnostic, de consultation participative et de concertation avec les populations des départements qui couvrent leurs territoires, dans la perspective de l’élaboration des leurs PRD.

Maires et présidents de Conseils régionaux regardent avec attention les dispositions de l’article 25 de la loi portant Code général des Collectivités territoriales décentralisées. Peuvent-ils espérer une évolution dans l’application de cette disposition ?

La question du financement de la Décentralisation figure en bonne place dans la loi portant Code général des Collectivités Territoriales Décentralisées. La consécration du principe de libre administration, sous-tendue par l’affirmation d’une autonomie administrative et financière, caractérise la personnalité juridique des CTD. L’article 11 dispose sans ambigüité que « les collectivités territoriales disposent de budgets et de ressources propres pour la gestion des intérêts régionaux et locaux », suivant des modalités particulières. Bien plus, la loi précise que « les ressources nécessaires à l’exercice par les collectivités territoriales de leurs compétences leur sont dévolues soit par transfert de fiscalité, soit par dotations, soit par les deux à la fois ».

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