Scolarisation de la jeune fille: Les lignes bougent

Dans les zones d’éducation prioritaires, elles sont confrontées à la pauvreté, aux mariages précoces et au manque d’équipements didactiques, et souvent disqualifiées sur le long terme. Mais les choses changent.

Dans sa classe du Cours moyen deuxième année (CM2), Marie-Huguette Avouzoua Mbassi, 10 ans, est seule ce vendredi 15 octobre 2021. Elle est d’ailleurs la seule élève présente dans toute l’école publique de Baka-Mayos, à environ 15km Dimako, dans le département du Haut-Nyong, région de l’Est Cameroun. Pour cette année scolaire, ils sont 98 inscrits dans cet établissement, dont cinq pour sa classe. Ce jour, Marie-Huguette écoute attentivement les leçons de conjugaison et d’anglais dispensées par André Enam, l’instituteur. « Depuis cinq ans que je vis ici, j’y suis habitué avec la communauté les Baka. Le vendredi, ils errent dans le campement et décident de ne pas venir à l’école », dit-il.

Ce rapport distant à l’école n’est pas propre à cette communauté autochtone. La situation semble généralisée dans les zones d’éducation prioritaires (ZEP) du pays, à savoir les régions de l’Adamaoua, de l’Est, de l’Extrême-Nord et du Nord. Ce statut découle du faible taux global de scolarisation dans ces régions depuis plusieurs années. Néanmoins, la carte scolaire du Cameroun montre une nette évolution de la scolarisation au fil des cinq dernières années. Ainsi, en 2020, 7 394 écoles primaires publiques étaient ouvertes dans ces régions, pour un effectif global évalué à 2 162 663 élèves, dont 968 003 filles. La réalité de la scolarisation pour les filles est donc particulière.

Plus d’écoliers que d’écolières

De 2016 à 2020, la carte scolaire du Cameroun révèle quelques particularités. D’abord, pour la période 2019-2020, le nombre total d’élèves inscrits dans le primaire au Cameroun est évalué à près de cinq millions. Les ZEP détiennent 43% de ces effectifs. Concernant la répartition des effectifs par sexe, il y a un léger avantage pour les garçons avec plus d’un million d’inscrits en 2020, contre seulement 900 000 filles.

Cette tendance à la hausse pour les garçons s’observe d’ailleurs sur toute la période 2016-2020. Par ailleurs, dans les ZEP, la région de l’Extrême-Nord enregistre le plus grand nombre d’élèves scolarisés. Difficile cependant de comparer le nombre d’écoliers inscrits à l’effectif des élèves en âge d’aller à l’école, au regard de la difficulté d’accès aux données liées à la population scolarisable.

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