Logone-et-Chari: Aux sources d'un affrontement

Depuis plusieurs décennies, les différentes communautés peinent à s'entendre sur la question de l'occupation de la terre.

Marché central de Kousséri, le 15 décembre 2021 en début de soirée. Une cinquantaine de personnes s'activent à rendre à nouveau fonctionnelles ce qui était encore jusqu'au 8 décembre dernier, une série de boutiques. Le sol est en effet jonché de débris de tôles, de parpaings et autres. Comme de nombreuses structures dans la ville, chef-lieu du département du Logone-et-Chari, cet espace marchand a subi les affres des vandales dans le cadre des affrontements entre Arabes choas et Mousgoum.

La mission gouvernementale dépêchée par le président de la République et conduite ici par le ministre de l'Administration territoriale, Atanga Nji Paul est impressionnée par l’ampleur des dégâts. « C'est le travail de toute une vie qui est allé en fumée en quelques minutes », lâche Salie R., détenteur d'une boutique de vente d'ustensiles de cuisine également détruite et qui, avec l'aide de quelques amis tente de la reconstruire.

Il n'y a pas que les espaces commerciaux qui ont été touchés. Des domiciles de personnalités sont également détruits. Pour les évènements des derniers jours, ce sont près de 40 000 personnes qui sont aujourd'hui sans abris. Sur les près de 15 000 qui ont trouvé refuge au Tchad voisin, le Minat indiquait hier qu'environ 6 000 ont regagné le Cameroun.

Hier matin, la mission gouvernementale, dans le cadre d'une importante réunion de sécurité, devait évaluer les causes profondes d'une crise qui court depuis plusieurs décennies. La plupart des autorités administratives rencontrées sur place sont unanimes : l'occupation de la terre est au centre des différentes querelles enregistrées ici.  « Le problème c'est la ruée vers les terres disponibles à laquelle s'ajoute la croissance démographique », indiquait dans ces colonnes il y a une semaine, le gouverneur Midjiyawa Bakari.

A cela, s'ajoute des communautés venant des pays voisins à la recherche de pâturages. Près d'une dizaine de communautés cohabitent ici. On y retrouve les Mousgoum, les Arabes choas, les Kotoko, les Massa, les Kanuri, les Toupouri... On y retrouve des éleveurs,...

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