Logone-et-Chari : l’urgence d’une solution durable

L es conflits d’accès aux ressources (eau, pâturage, terre, aires protégées) menacent la cohésion sociale dans le département du Logone et Chari. Vers la fin des années 1970, les pouvoirs publics ont règlementé l’occupation de l’espace (zonage). Des textes ont en effet délimité les zones exclusives pour l’agriculture, les zones exclusives pour les pâturages et les zones mixtes. Mais à l’observation, ces solutions sont aujourd’hui dépassées au regard de l’accroissement démographique, de l’augmentation des besoins et de la diminution des ressources. Il y a donc l’impérieuse nécessité de procéder à de nouveaux plans de zonage qui permettront une distribution judicieuse de l’espace dans l’optique de contrôler les activités susceptibles de menacer l’équilibre des systèmes de production. A la suite des événements d’août et du 5 décembre derniers, le gouverneur de la région de l’ExtrêmeNord a mis sur pied une Commission Paix et Sécurité chargée régler et de prévenir les conflits intercommunautaires dans le Logone et Chari. Constituée des élites, des religieux, des chefs traditionnels et des autorités administratives, cette instance a pour rôle, de sensibiliser les populations, d’encourager le vivre ensemble et de prévenir l’extrémisme violent. Depuis sa création, plusieurs descentes ont été faites sur le terrain, mais aucun résultat probant n’a été obtenu. Le déclenchement des récents affrontements sanglants l’illustre bien. Pour être plus efficaces, les membres de cette commission doivent descendre sur le terrain pour sensibiliser les populations sur les idéaux de paix, de cohésion sociale, de coexistence pacifique et du vivre-ensemble. Ils doivent également briller par leurs postures franches et sincères. Visiblement, cette commission est plus réactive que proactive. Les élites choisies pour leur leadership et leur probité morale devraient se garder de jeter de l’huile sur le feu. En plus de ces pistes de solutio...