« La vaccination a réduit le nombre d’hospitalisations »

Dr Shalom Tchokfe Ndoula, secrétaire permanent du Programme élargi de vaccination.

Monsieur le secrétaire permanent, dans la lutte contre le Covid-19, l’année 2021 a été celle de l’introduction de la vaccination au Cameroun. Quel bilan ?
Le vaccin a été effectivement introduit. Malheureusement, on n’a pas atteint l’objectif ambitieux qu’on s’était fixé, qui était de couvrir 20% de la population. Plus de six mois après l’introduction du vaccin, nous n’en sommes qu’à 3% de la population totale et 6% de la population cible. Néanmoins, en ayant ciblé quelques personnes les plus vulnérables, la vaccination a permis de réduire le nombre d’hospitalisations liées au Covid-19, notamment au cours de la troisième vague, où la courbe n’a pas beaucoup évolué par rapport aux précédentes. On peut cependant affirmer que la majorité de personnes hospitalisées au cours de cette troisième vague n’était pas vaccinée. L’expérience a également prouvé que c’est au cours des campagnes élargies qu’on vaccine le plus, puisqu’on apporte le service vers les populations cibles. A cet effet, on s’est déployé dans toutes les communes et aires de santé pour avoir des sessions de dialogue avec tous les leaders et personnalités influentes. Résultat : on a obtenu un engagement politique sans précédent dans l’histoire de la vaccination. Car, pratiquement tous les leaders et tous les responsables traditionnels se sont mobilisés et ont prêché par l’exemple. 
Nous sommes certes à plus de 607 357 personnes vaccinées sur l’ensemble du territoire national. Mais ce chiffre est encore loin de l’objectif, en raison de nombreuses réticences. Comment convaincre la majorité de la population ?
Nous comptons convaincre cette partie de la population avec des arguments solides sur les avantages de la vaccination en cette phase de riposte contre la pandémie. Pour ce faire, nous allons maintenir les sessions de dialogue interactif afin de répondre à toutes les observations et de rassurer ceux qui hésitent encore. En guise de réponse, nous allons uniquement utiliser des données basées sur les cas factuels et probants au lieu d’utiliser la contrainte car, contreproductive. La catégorie qui nous reste à convaincre demeure le personnel de santé. Ce sont les moteurs essentiels de la riposte. A ce titre, ils devraient mieux comprendre les bénéfices de la vaccination, tant sur le plan historique que scientifique. Nous comptons également lutter contre la désinformation dans cette gestion de la pandémie à Covid-19. Ce qui passe par la prise en compte des avis, opinions et des perceptions de chacun.  
Cinq médicaments traditionnels améliorés ont été retenus au cours de cette année comme adjuvants au traitement du Covid-19. Est-ce le début d’une étroite collaboration avec les tradithérapeutes dans la riposte contre le coronavirus ?
La collaboration avec les acteurs de la médecine traditionnelle ne date pas d’aujourd’hui. Nous travaillons ensemble bien avant la pandémie. Cependant, cette crise sanitaire a été une opportunité pour densifier cette collaboration. Néanmoins, il reste encore beaucoup à faire pour qu’il y ait une meilleure entente dans la logique où les deux médecines ont le même objectif : celui d’améliorer les conditions de vie des populations. Nous parlons ici des essais cliniques qui s’imposent pour la mise au point des médicaments traditionnels. Afin qu’on ne soit pas seulement en train de parler d’adjuvant ou de médicament traditionnel, mais les référe...

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