Décryptage : attention aux abus !

La prise en charge des soins médicaux fait partie des dépenses prioritaires du gouvernement si l’on s’en tient à l’épaisseur et à l’augmentation sans cesse de l’enveloppe budgétaire allouée au ministère de la Santé publique.

Et surtout aux lourds investissements consentis par le gouvernement pour étendre la carte sanitaire et renforcer les plateaux techniques des formations sanitaires. Le soutien de la demande de soins se traduit dans les faits par des nombreuses mesures de gratuité et de subvention des médicaments, de certains examens médicaux ou de traitements et la prise en charge des indigents dans certaines formations sanitaires.

D’une manière générale, la politique de santé au Cameroun est orientée vers l’accessibilité universelle aux soins essentiels et de qualité et, entre autres, la protection et la promotion de la santé des groupes vulnérables et défavorisés, notamment les femmes, les enfants, les adolescents, les personnes du troisième âge, les indigents et les handicapés, tel que le prévoit la loi cadre dans le domaine de la santé du 4 janvier 1996.  Les pouvoirs publics y consacrent d’énormes moyens.

Mais l’opinion publique a tendance à focaliser l’attention sur la chronique des faits divers entretenus par les médias autour de ce qu’on appelle abusivement la « séquestration des patients insolvables ».  Le problème de fond reste celui de la prise en charge des patients indigents.  Les hôpitaux publics ont prévu dans leurs budgets des rubriques consacrées à la fourniture des soins aux cas sociaux. Il s’agit là d’une obligation de rentabilité sociale même si ces structures sont appelées à produire des ressources pour continuer à prodiguer des soins aux populations. Mais la multiplication des malades insolvables tend à plomber cette politique sociale mise en place pour aider les malades démunis à accéder aux soins malgré leurs conditions précaires.

Les cas sociaux dont il est question ici concernent en réalité les patients indigents. A l’épreuve des faits, la notion d’indigence est très souvent abusivement exploitée par certaines couches sociales pour se soustraire au paiement des frais médicaux. Dès son arrivée, le ministre de la Santé publique avait décidé de proscrire la séquestration des patients insolvables afin d’implémenter la politique d’humanisation des soins. Sur le terrain, cette politique sociale est compromise par le comportement des certains patients qui utilisent toutes sortes de malices pour dévoyer cette idée salvatrice.

Cette situation pose le problème de l’accès aux soins, de la gouvernance des hôpitaux, et des rapports hôpitaux publics-populations. Si les hôpitaux publics sont appelés à fournir des soins aux patients indigents, il est inadmissible que cette charité médicale profite à des malades « nantis » ou à des &la...

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