Parc national Douala-Edéa : la mangrove rongée par l’incivisme

Constater les activités de destruction de l’écosystème de mangrove, notamment sa déforestation et le prélèvement anarchique de sa boue, dans le parc national Douala-Edéa, plus précisément dans l’arrondissement de Douala VI. C’est l’objectif que poursuit l’association « La Mangrove », qui a organisé une sortie sur le fleuve Wouri ce 20 janvier 2022, en compagnie de l’administration départementale des Forêts et de la Faune pour le Wouri, ainsi que du Syndicat des transporteurs maritimes de Douala VI. C’est ainsi le début d’un processus de dénonciation initié par l’association. « Il y a nécessité d’associer des éléments de terrain, de collecter des données scientifiques afin de constituer un dossier à transmettre aux autorités compétentes », indique Eugène Manga, président de « La Mangrove », pour expliquer la descente.
La démarche de l’association a été déclenchée par une alerte du président du syndicat, Valentin Mahop, qui présente le phénomène : « Plusieurs fois, nous avons constaté que les gens prélevaient la boue ici et le bois de chauffe. Nous les voyons traverser avec des rondelles de bois, mais aussi avec de la vase. Cette boue, ceux qui habitent dans les zones marécageuses l’utilisent pour remblayer leurs sites d’occupation. » Et à l’observation, le syndicat comme l’association notent que les pratiquants de cette activité de prélèvement de la vase de mangrove proviennent des zones en développement comme Youpwè, Bois des singes, Ndogpassi, Mbanga Pongo, etc. Et cette action néfaste de l’Homme sur la nature a dévasté plusieurs hectares d’ilots de mangrove. Constat opéré lors de la descente sur le plan d’eau, notamment sur l’un des bras morts de la rivière Dinde...