Croisade contre le silence

Femmes et jeunes filles, enfants, personnes handicapées, tout comme les plus pauvres et celles qui sont dans des situations de décomposition familiale et sociale en sont les principales victimes. Selon l’OIT (Organisation internationale du Travail), environ 40,3 millions de personnes étaient victimes de l’esclavage moderne dans le monde en 2016 (travail forcé, exploitation sexuelle, vente d’organes, mariages forcés et enfants soldats). Certes, l’institution reconnaît qu’il s’agit là d’un marché lucratif difficile à contrecarrer, cependant chacun dans nos sociétés peut mener une action, aussi petite soit-elle, pour aider à circonvenir ce phénomène qui ruine la dignité humaine.
Cela commence par quelque chose qui peut sembler banal : la rupture du silence. Oui, oser en parler. Pour ce faire, le développement d’une « éthique de la préoccupation » est nécessaire. Concrètement, il est question que chacun de nous ait le sens de la responsabilité des uns envers les autres qui peut se traduire, par exemple, par une prise de conscience des signes qui indiquent qu’il pourrait s’agir ici d’une situation de traite, d’une victime, d’un esclave.

Surtout quand les cas concernent des enfants, des jeunes, filles et garçons. Dans ce domaine, toute personne est appelée à ouvrir le bon œil et à se tenir prête à dénoncer des situations équivoques. Les adultes, parents et éducateurs – également les frères, sœurs et cousins un peu plus grands – sont appelés au devoir de surveiller et de protéger les plus jeunes. Ce faisant, il est plus facile de percevoir et signaler des vulnérabilités particulières, des cas suspects sur lesquels il faut faire la lumière.

Le travail de sensibilisation doit donc commencer chez nous, partir de nous-mêmes, car ce n’est qu’ainsi que nous serons capables ensuite d’éveiller les consciences de nos co...