« Pendant l’intersession, le parlementaire travaille sa visibilité sur le terrain »

Pr. Aristide M. Menguele Menyengue, maître de conférences en Science politique/Université de Douala.

Théoriquement, à quoi devrait s’occuper les parlementaires pendant l’intersession ?
Il serait maladroit et stratégiquement inconséquent de croire que l’intersession est une période de vacance parlementaire. Sauf à considérer que l’activité parlementaire se résume aux sessions ordinaires de mars, juin, novembre et aux sessions extraordinaires le cas échéant. Cette conception saisonnière de l’activité parlementaire peut s’avérer à terme improductive dans la mesure où le parlementaire a vocation à légiférer et à contrôler l’action gouvernementale. Pour ce faire, il doit préalablement consulter les citoyens et les collectivités territoriales décentralisées qu’il représente en fonction de son statut (député ou sénateur) afin de recueillir leur avis sur l’implémentation ou la mise en œuvre d’un certain nombre de politiques publiques. Ce travail de consultation préalable est indispensable pour la préparation des sessions parlementaires. Par conséquent, l’intersession est une fenêtre d’opportunité pour consulter les populations et collecter leurs doléances afin de les relayer le moment venu au sein des instances délibératives que sont l’Assemblée nationale et le Sénat. Loin d’être une période d’oisiveté parlementaire ou de villégiature, l’intersession est une période d’intense préparation des sessions parlementaires en comité, en concertation avec les assistants parlementaires ou en synergie avec les populations. C’est aussi l’occasion d’effectuer des tournées dans le cadre des compte-rendu parlementaires afin d’informer les citoyens du déroulement des précédentes sessions et des lois votées lors de celles-ci.  C’est précisément pendant l’intersession que le parlementaire travaille sa visibilité sur le terrain, marque « son territoire » par les micro-projets et, surtout, prépare sa contribution lors des sessions parlementaires. 

Au regard de ce qui précède, comment appréciez-vous le déploiement des parlementaires tel qu’il se fait ? 
De manière relative, l’occupation parlementaire de l’intersession au Cameroun correspond à ce canevas. Les parlementaires s’activent généralement dans le cadre des tournées parlementaires à rendre compte des enjeux des sessions précédentes aux populations et à collecter leurs doléances pour les prochaines sessions. C’est un fait. Mais, il faut reconnaître que l’activité parlementaire pendant l’intersession reste faiblement structurée, soit du fait d’une conception saisonnière du métier de parlementaire, soit en raison de la faible division du travail parlementaire. Il serait hautement souhaitable que les parlementaires s’organisent davantage pour gérer de manière optimale la période de l’intersession pour le plus grand bien de la nation et des collectivités territoriales décentralisées qu’ils représentent. Car, du fait de cette faible structuration du travail pa...

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