« Vivre seules, un choix délibéré »

Solange Essomba épouse Dzou, sociologue, titulaire d’un PhD en sociologie rurale, et spécialiste des questions du genre.

Dans la société actuelle, de plus en plus de femmes d’un certain âge vivent pleinement leur célibat. Comment expliquer cette situation ?
Pour expliquer la recrudescence du célibat chez les femmes quarantenaires et plus, je dirais que plusieurs thèses s’affrontent. D’abord celle du choix délibéré. Les femmes choisissent de plus en plus d’être seules et de parvenir tout de même au bonheur, parce que le mariage pour elles se présente comme un fardeau. Il faut assumer les tâches conjugales. Le célibat signifie dans ce cas : décider de vivre seule. C’est le cas des veuves, des divorcées, des femmes assurant la responsabilité de foyer monoparental, qui parfois mènent une vie de célibat dans l’optique d’accéder au bonheur. Il y a également la thèse de la destinée, qui engage le fait que toutes les femmes ne sont pas appelées à être mariées. Egalement, il faut prendre en compte l’importance quantitative des femmes par rapport aux hommes. Il y a de plus en plus de femmes que d’hommes et donc proportionnellement, il ne peut pas avoir un homme pour une femme. Au lieu d’aller dans un mariage polygamique, les femmes vont préférer le célibat. Il y a aussi l’influence des pères ou du vécu familial. Si ces femmes sont issues de familles où l’expérience du couple n’a pas été un modèle, elles vont décider de vivre seules. Le niveau d’études intervient aussi. Les femmes qui ont poussé plus loin leurs études ont un idéal de partenaire. Tant qu’elles ne le trouvent pas, elles resteront seules.
Que dire de l’influence de la mondialisation, qui tend par les médias à valoriser l’image de la femme seule et indépendante ?
Je ne pense pas que le fait de suivre un film ou une émission sur les femmes célibataires et indépendantes puisse influencer ces femmes. Ces femmes ont un profil d’hommes qu’elles ne parviennent pas à trouver. Du coup, elles préfèrent jouer la maîtresse d’un homme car elles ne sont pas dans le besoin financier, et qu’elles ont assez d’argent pour prendre soin d’elles-mêmes. Le marché des célibataires est d’ailleurs florissant. Il y a des sites de rencontres où ils se plaisent à échanger, à correspondre sans plus. Il est difficile de situer le phénomène dans ...

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